Les Bleues ont vaincu la malédiction

L'équipe de France peut souffler. Corinne Diacre aussi. Dix ans sans passer le cap des quarts de finale, c'est long. Et dans les têtes françaises, qu'on le veuille ou non, ça joue. Sakina Karchaoui, au sortir de la victoire des Bleues contre les Pays-Bas, ne s'y est d'ailleurs pas trompée, dédiant ce succès "aux anciennes" au micro de Canal +. Toutes celles qui ont échoué aux portes du dernier carré seront fières de la bande à Wendie Renard, qui a elle aussi lavé l'affront de 2015, 2017 et 2019.

Dix ans plus tard, donc, les Bleues sont enfin parvenues à rejoindre les demi-finales de l'Euro en venant à bout des Néerlandaises sur la pelouse du New York Stadium de Rotherham, grâce à un pénalty de la nouvelle joueuse de Chelsea, Eve Périsset, en prolongation. Mais il a fallu s'armer de patience pour faire tomber la muraille batave personnifiée par deux joueuses, Daphne van Domselaar et Stefanie van der Gragt.

Intensité et pression haute

Parce que oui, les Bleus méritent leur victoire. Elle aurait même dû être bien plus conséquente, si la gardienne et la défenseure n'avaient pas tout sorti, notamment en première période. La joueuse de l'Ajax s'est d'abord dressée devant Melvine Malard avant de parfaitement défendre sur une tentative à bout portant de Grace Geyoro. Sauvée par son poteau sur une frappe de Delphine Cascarino, la portière de Twente a elle tout sorti par la suite, et était tout proche de repousser le pénalty de Périsset.

Les Bleues ont rendu une belle copie contre les Pays-Bas. Icon Sport
Les Bleues ont rendu une belle copie contre les Pays-Bas. Icon Sport

Pourtant, l'équipe de France avait parfaitement mis en pratique les consignes de Corinne Diacre. Une pression haute instaurée par les Françaises, pour asphyxier des Néerlandaises pas vraiment dans une forme olympique. Déjà en difficulté contre la Suisse, les Bataves n'ont pas fait le poids face à l'intensité mise par les Bleues. Sandie Toletti, Charlotte Bilbault et Grace Geyoro se sont efforcées de défendre systématiquement en avançant pour lancer de la meilleure de façons les attaquantes. Delphine Cascarino, au four et au moulin, a été la meilleure française sur la pelouse, avant l'entrée de Selma Bacha.

Bacha, facteur X

Melvine Malard, qui aurait pourtant pu ouvrir la marque en première période, est passée à côté de son quart de finale. La remplaçante de Marie-Antoinette Katoto a d'ailleurs cédé sa place Selma Bacha à l'heure de jeu. La jeune lyonnaise a pris position sur la gauche, envoyant Cascarino sur son côté de prédilection, à droite, alors que Kadi Diani avait pris l'axe. Et l'entrée de Bacha a redynamisé le jeu français, et dynamité la défense néerlandaise. Pleine de fougue, d'envie et surtout de talent, la gauchère de 21 ans a donné un deuxième souffle aux Bleues, qui commençaient à marquer le pas.

Et si elle n'est pas sur la photo du but de l'équipe de France, son entrée en jeu a changé beaucoup de choses dans la physionomie du match. Assez conservatrice pendant les 90 minutes de la partie, Corinne Diacre a tout de même vu juste en faisant entrer Selma Bacha puis Clara Matéo, auteure d'une sublime passe pour Kadidiatou Diani, amenant ensuite le pénalty transformé par Eve Périsset.

Les Bleues ont rendu une belle copie contre les Pays-Bas. Icon Sport
Selma Bacha, auteure d'une entrée fracassante avec l'équipe de France. Icon Sport

Contre l'Allemagne, ce mercredi (21h), les Bleues recommenceront de nouveau et devront faire preuve de davantage de réalisme contre une équipe qui n'a pas encaissé le moindre but depuis le début de la compétition. Ce sera dans un nouveau stade pour la France, au MK Stadium de Milton Keynes. Une fois le plafond de verre brisé, les Bleues entament une nouvelle compétition et rêvent d'une chose, être à Wembley le 31 juillet prochain.