À l’été 2016, le PSG a dit adieu à sa figure de proue, son leader, sûr comme hors-terrains. Ce départ, celui de Zlatan Ibrahimovic, coïncide avec le début de la descente aux enfers du Paris Saint-Germain. Depuis, le club de la capitale a multiplié les revers. Sur la scène européenne, déjà, avec cinq éliminations en huitièmes de finale de Ligue des champions (2017, 2018, 2019, 2022 et 2023), dont quelques humiliations. Pêle-mêle : la Remontada contre le FC Barcelone et celles contre Manchester United et le Real Madrid la saison dernière. La finale atteinte en 2020 et la demie quelques mois plus tard n’étaient, au final, qu’une parenthèse enchantée. Depuis, les vieux démons ont refait surface et rien ne va plus chez les Rouge-et-Bleu. Mais en 2023, c’est pire que tout.
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Un (triste) record sans précédent
Dimanche dernier, le soleil parisien du milieu d’après-midi a vite laissé sa place à la grisaille. Le Paris Saint-Germain n’a été que l’ombre de lui-même. Pourtant à domicile, dans son Parc des Princes chéri (mais menacé), Paris s’est incliné face au Stade Rennais (0-2, résumé ici). Avec cette nouvelle contre-performance, la deuxième de la saison contre les Bretons (match aller : 1-0), les joueurs de Christophe Galtier ont concédé leur septième défaite de l’année civile, ce qui correspond à 41 % de leurs rencontres officielles disputées (7 sur 17). Lundi, l’organisme de statistiques Opta a révélé que, dans son histoire, l’écurie francilienne n’a fait pire qu’à deux reprises. En 1987, avec 43 % de défaites sur l’année (18 sur 42) et en 1978, avec 47 % de déconvenues (20 sur 43). La seule différence, c’est que ce PSG n’a joué que trois mois. S’il continue sur sa lancée, le leader de Ligue 1 pourrait connaître la pire année de son histoire.
Fin de la domination nationale du PSG
Sur ces sept revers, cinq ont été causés par une équipe française (Lens, Rennes, Marseille, Monaco, Rennes). Cela permet de mettre le doigt sur un deuxième constat alarmant. Si, depuis le rachat par QSI, le club d’Île-de-France a toujours eu du mal en Europe, il avait au moins réussi à instaurer une hégémonie sur la scène domestique. Mais là aussi, ça devient compliqué. Sur ces cinq dernières saisons, le décuple champion de France (ex æquo avec l’AS Saint-Étienne) a perdu deux titres de Ligue 1. En 2017, contre l’AS Monaco, qui possédait dans ses rangs un jeune Kylian Mbappé, et en 2021, contre le LOSC d’un certain Christophe Galtier.
Cette même équipe de Lille qui, quelques semaines plus tard, sous la houlette de Jocelyn Gourvennec, a mis fin à la série de 8 victoires consécutives des Franciliens et remporté le Trophée des champions. Et en Coupe de France, c’est pareil. Le PSG a perdu trois fois le titre. Une fois en finale, en 2019, contre le Stade Rennais, mais deux fois en huitièmes. La saison dernière, contre l’OGC Nice et récemment, sur la pelouse de l’Orange Vélodrome. Aujourd’hui, en France, la formation parisienne n’instaure plus un climat de peur comme auparavant.
Un effectif mal construit
C’était LA mission de Luis Campos lors de sa nomination en juin dernier : mettre sur pied une équipe cohérente, pas forcément bling-bling, mais qui permettrait à Christophe Galtier de bien entourer Kylian Mbappé. Force est de constater, sept mois plus tard, que le Portugais a échoué. La tâche était compliquée mais ses choix n’ont pas été les bons. Renato Sanches, Fabian Ruiz, Carlos Soler et Hugo Ekitike, tous recrutés lors du mercato estival, ne se sont pas imposés comme des joueurs fiables et à la hauteur des ambitions du Paris Saint-Germain. Aujourd’hui, la masse salariale du club est colossale, les indésirables juste prêtés et des gros salaires sur le point d’être prolongés et/ou augmentés.
Pour retrouver, dans un premier temps, un semblant de supériorité nationale, le club présidé par Nasser Al-Khelaïfi va devoir se remettre sur pied. Et à ce moment-là, mais uniquement à ce moment-là, il pourra retrouver ses ambitions européennes. Parce qu’on en est loin…