Cet épisode de la Juventus restera l'un des plus sombres de son histoire. En 2006, un scandale éclate en Italie. L'affaire Calciopoli restera l'un des plus grands scandales de l'histoire du football mondial. Plusieurs clubs italiens étaient ainsi accusés d'avoir fait partie du scandale, qui concernait notamment les arbitres. Ainsi, la Juventus avait été reléguée en Serie B, après avoir subi l'annulation des Scudetti de 2005 et 2006. D'autres clubs, comme la Fiorentina, la Lazio ou encore l'AC Milan, étaient aussi concernés dans ce scandale. Mais aujourd'hui, l'ombre d'une relégation plane à nouveau au-dessus de la Juve. 

"C'est l'enquête la plus lourde de l'histoire de la Juventus" 

En effet, actuellement une enquête est en cours concernant la Juventus et ses dirigeants. Ces derniers sont accusés d'avoir falsifié les comptes du club, afin d'afficher des pertes moins lourdes, ou encore d'avoir falsifié des documents dans des échanges jugés douteux par la Justice italienne. Des actions qui pourraient être lourdes de conséquences. 

Selon l'avocat en droit du sport Mattia Grassani, interviewé par la Radio Rai1, la Juve serait dans une situation désastreuse. "Je pense que c'est l'enquête la plus lourde de l'histoire de la Juventus, encore plus lourde que celle de Calciopoli en 2006. Le comportement illégal qui leur est reproché n'a pas de précédent. Sur le plan sportif, le club risque plus qu'une modeste sanction ou l'amende. (…) Il peut être exclu du championnat, cela peut conduire à une relégation et même à la porte du titre de champion d'Italie". 

La démission d'Agnelli, "un signe positif dans un tableau inquiétant" 

Les grandes décisions ont ensuite été prises du côté de la Juventus. Le président Andrea Agnelli, ainsi que la totalité du Conseil d'Administration, ont pris la décision de démissionner. Un choix qui n'est pas sans rappeler celui de la direction sportive de 2006. Elle était à l'époque composée de Luciano Moggi, Antonio Giraudo ou encore Roberto Bettega. "C'est certainement un signe positif dans un tableau inquiétant", souligne Mattia Grassani. "La Juventus a ainsi coupé les ponts avec le passé, mais cela ne suffit pas à réduire la gravité des faits, s'ils sont avérés". 

La Juventus a déjà trouvé le remplaçant d'Andrea Agnelli. (Icon Sport)
La Juventus a déjà trouvé le remplaçant d'Andrea Agnelli. (Icon Sport)

L'avocat italien conclut son argumentaire en assurant que la Juventus a pris conscience de la gravité de la situation. "Le fait que les mêmes protagonistes parlent d'une situation pire que l'affaire Calciopoli montre la conscience d'un comportement encore plus grave qu'en 2006. C'est une chose d'approcher les arbitres, c'en est une autre de droguer les comptes du club. Cela viole la concurrence avec les autres clubs, et fausse la régularité du championnat. Je ne peux pas mettre des capitaux dans le club par le biais de vignettes Panini ou de cartes de Monopoly pour modifier ma situation". Le peuple turinois retient désormais son souffle, en attendant la décision des instances sportives.