Que cet exercice 2022-23 fût long pour les supporters de Liverpool. Incertains d'accrocher une place qualificative pour une coupe d'Europe, les Reds sont finalement parvenus à refaire une partie de leur retard. Cinquièmes, les hommes de Jürgen Klopp disputeront la Ligue Europa la saison prochaine. Un échec relatif pour une équipe qui n'avait plus terminé en dessous de la 4e place depuis la saison 2015-16. Symbole d'un Liverpool à contre-courant, Virgil van Dijk a, lui aussi, connu un exercice compliqué.

Entre apogée, blessure et coup de moins bien

"Van Dijk est un bon joueur, oui, mais pour 84 millions ? Non, il ne les vaut pas." Nous sommes en janvier 2018 quand Alan Shearer, le meilleur buteur de l'histoire de la Premier League (260), fait part de son indignation face au prix du transfert de Virgil van Dijk, en direct de la BBC. À l'époque, le colosse néerlandais vient d'être acheté par Liverpool à Southampton contre la coquette somme de 84 millions d'euros. Un record historique pour un défenseur. Un investissement risqué pourtant rentabilisé par le club de la Mersey. Ligue des Champions, Premier League, Coupe du Monde des clubs, FA Cup... Virgil van Dijk s'est, au fil des ans, imposé comme l'un des pièces maîtresses du retour au sommet de Liverpool. Au point même de concurrencer Lionel Messi dans la course au Ballon d'or 2019. Une seconde place qui a pesé sur le moral du Batave.

Le début de la fin ? Probablement pas. Le réel tournant de sa carrière a sans doute eu lieu sur la pelouse de Goodison Park, en octobre 2020. Alors qu'Everton reçoit Liverpool à l'occasion du traditionnel Merseyside Derby, van Dijk se rompt les ligaments croisés du genou à la suite d'une sortie kamikaze du portier adverse, Jordan Pickford. Absent pendant neuf longs mois, le Néerlandais effectue son retour en juillet 2021, retrouvant rapidement sa place de titulaire dans l'équipe de Klopp, deuxième du championnat la saison dernière. Mais, depuis cette blessure, quelque chose semble avoir changé pour le taulier de la défense des Reds.

Moins véloce, plus souvent pris à défaut, l'exercice 2022-23 de Liverpool n'a pas aidé à le remettre totalement en confiance. Cette saison, son équipe a encaissé un total de 47 buts en championnat, son plus haut total depuis l'arrivée de van Dijk à Anfield. Sur un plan personnel, il a moins joué que la saison passée (2835 minutes contre 3060 à l'issue de la saison 2021-22). Il a aussi eu recours à un plus grand nombre de dégagements (138 contre 109), traduisant aussi une pression accentuée à son égard. Bien sûr, van Dijk n'est pas le seul responsable des résultats de son équipe. Mais pour un joueur de son calibre, les critiques sont inévitablement plus tranchantes.

Les critiques des uns, la confiance des autres

Les critiques, d'ailleurs, parlons-en. En mars dernier, à la suite d'un rassemblement marqué par la large défaite des Pays-Bas face à l'équipe de France (4-0), Virgil van Dijk en avait essuyé. Pas des moindres et pas de n'importe qui. Au micro de Viggo Sport, Marco van Basten ne s'était pas privé d'attaquer son compatriote : "Van Dijk fait du bruit, mais il ne dit rien du tout. Il n’est pas clair. Un bon capitaine pense à voix haute et dit clairement ce qui se passe. Lui reste entre les deux. Il crée le chaos." Et Ruud Gullit d'ajouter : "En Angleterre, ils l’ont déjà critiqué. Il est arrogant. Il a été sélectionné pour l’équipe mondiale de l’année et il pense qu’il est meilleur que les autres." Ça fera plaisir à l'intéressé.

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Virgil van Dijk et Ibrahima Konaté, son compère de la défense des Reds (Icon Sport)

Mais que Virgil se rassure, tous n'ont pas perdu confiance en lui. À Liverpool, il est certainement le premier homme à figurer sur la feuille de match de Jürgen Klopp, toujours prêt à le défendre becs et ongles. Il en va de même pour ses coéquipiers. Nommé troisième capitaine du temps de James Milner et de Jordan Henderson, le géant défenseur central, avec le départ du premier cité, va encore grimper dans la hiérarchie. Et cela, personne ne lui enlèvera. Ou du moins pas Ibrahima Konaté, pour lequel van Dijk vient d'une autre planète". Confiance est de mise.