Comme beaucoup, Gennaro Gattuso a réussi sa présentation. Pour l'Italien, à l'instar de son compatriote Fabio Grosso il y a quelques jours, son premier exercice a été une réussite. Celui devant la presse, à répondre aux questions des journalistes. Souriant, calme, l'ancien entraîneur du Napoli semble avoir les idées claires. Et face à Monaco, il faudra déjà les mettre en place. Un mauvais résultat des Marseillais mettrait déjà la pression sur l'entraîneur italien, qui ne ressemble pas vraiment à la stabilité dont pouvait avoir besoin l'Olympique de Marseille.

Gattuso, des idées mais pas de temps

Il l'a dit en conférence de presse, Gennaro Gattuso n'est pas un adepte du 4-4-2 de son prédécesseur, Marcelino. Contrairement à ce qu'il proposait lorsqu'il évoluait sur le rectangle vert, l'Italien veut faire jouer son équipe. Il préfère le 4-3-3, aime le jeu de passe et offensif. En même temps, qui dirait le contraire ? Sauf qu'il le sait, il est pris par le temps. Comme tous les entraîneurs actuels, hormis le génie Pep Guardiola avec qui Manchester City s'est montré patient, malgré des éliminations très gênantes contre Monaco ou l'Olympique Lyonnais.

Dès samedi, à Louis II, Gattuso devra déjà montrer de quel bois il est fait. Avec une équipe malade, particulièrement touchée par les événements de ces derniers jours, avec le départ de Marcelino et le faux départ de Pablo Longoria. La gifle à Paris fait mal, même si elle n'est pas très étonnante. Difficile, cependant, d'imaginer qu'une équipe comme l'OM puisse traverser un Classique sans montrer une once de caractère, de personnalité et d'agressivité. Et sur ce point-là, l'ancien pitbull de l'AC Milan en connaît un rayon. Face à Monaco privé de Caio Henrique et de Golovin, les Olympiens devront se retrousser les manches pour lancer l'ère Gattuso. Laquelle pourrait ne pas durer longtemps.

Des problèmes récurrents avec ses directions

Il faut dire que si Gattuso était un mort de faim sur le terrain, il se dit plus calme de l'autre côté de la ligne. Mais on ne se refait pas totalement. L'Italien le sait, s'il ne décroche pas le top 4 cette saison, il peut dire adieu à sa prolongation. Le couteau entre les dents, mais l'épée de Damoclès au-dessus de la tête. L'envie de bien faire, d'apporter de la folie au Vélodrome, tout en sachant que le temps n'existe pas dans un club comme l'OM. Igor Tudor, pourtant auteur d'une bonne saison, a dit stop au bout d'une saison. Marcelino, après un début correct malgré l'élimination en Ligue des champions, n'a tenu que 89 jours sur le banc marseillais.

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Gennaro Gattuso a tenu sa première conférence de presse en tant que coach de l'OM (Icon Sport)

Gattuso sera exigeant avec ses joueurs, mais dans le respect. En revanche, il devra faire de gros efforts pour ne pas se mettre sa direction à dos. Partout où il est passé, son histoire s'est terminé en eau de boudin. Milan, Naples, Valence... et la Fiorentina. Avec la Viola, il ne disputera pas le moindre match, après un désaccord avec sa direction concernant le mercato. Celui de l'OM est bon. Au Vélodrome, Gattuso a le matériel pour faire de Marseille une équipe déséquilibrante, percutante et spectaculaire. D'en faire, aussi, l'une des candidates au podium en fin de saison. Mais l'Italien pourra-t-il s'inscrire dans la durée, alors qu'il n'est jamais resté plus de deux saisons dans un même club. Le mariage Gattuso-Marseille peut faire de sacrées étincelles. Pour le meilleur, et pour le pire.