Ceux qui voient le verre à moitié plein préfèrent retenir la qualification du PSG pour les quarts de finale de la Ligue des champions. Après tout, en obtenant le match nul (1-1) face au Barça en 8e de finale retour sur sa pelouse, le club parisien est toujours resté à bonne distance d'une éventuelle prolongation après sa démonstration à l'aller (4-1).

A lire aussi : Vu d’Allemagne, Marco Verratti « un cran en dessous de Gündogan, Kimmich ou Barella »

Mais les sceptiques ne pourront pas se satisfaire d'un tel visage affiché par le PSG. Au-delà du résultat, il y a la manière. Et cette manière aurait pu aboutir à un résultat beaucoup plus sordide. Car le PSG a certes affiché une certaine progression en résistant à la furia barcelonaise du début du match. Les coéquipiers de Marquinhos ont tenu bon dans la tempête, et ont même ouvert le score contre le cours du jeu. Ce Paris-là en aurait probablement été incapable il y a quelques années.

Le PSG a encore tendu la joue pour se faire baffer

Mais si le PSG a contenu les assauts barcelonais en ne concédant qu'un but, cela relève du miracle. Un miracle nommé manque de réalisme du Barça, ou un miracle nommé Keylor Navas, c'est selon. En première période, les Parisiens ont concédé 9 tirs cadrés (!), leur plus haut total à la mi-temps d'un match de Ligue des champions depuis qu'Opta analyse la compétition (2003/2004).

Il faut rendre au Barça ce qui appartient au Barça, à savoir une volonté de croquer dans ce 8e de finale retour à pleines dents. De se donner une chance de croire à la remontada, de tomber avec les honneurs et le sentiment du devoir accompli. Mais un grand d'Europe n'aurait jamais permis à ce Barça de croire à l'exploit. Un grand d'Europe serait entré dans ce match avec la volonté de bousculer les Blaugrana et de faire voler en éclats leur manque de certitudes. En affichant une telle absence de combat, en laissant le Barça dérouler son jeu, en acceptant de subir son destin, Paris a montré qu'il n'était toujours pas un grand d'Europe.

Mental, pression : des mots absents du dictionnaire du PSG

C'est toujours la même rengaine avec le PSG. Souvent brillants lors des matchs allers à élimination directe de Ligue des champions (le Barça en 2017, Manchester United en 2019), les Parisiens se décomposent à chaque fois au retour. Après tant d'échecs et de désillusions, on aurait légitimement espéré que le PSG ait tiré la leçon une bonne fois pour toutes. Mais ce n'est toujours pas le cas, au vu de ce que le club a montré contre le Barça. A chaque fois, c'est la même catastrophe : un bloc bas, une absence de relais au milieu, des attaquants qui traînent des pieds pour défendre, des signes d'angoisse, une peur qui se ressent et qui se transpire. Ces attitudes ne trompent pas.

A lire aussi : Feux d’artifice, alarme incendie : les fans du PSG transforment l’hôtel du Barça en enfer

Trop orgueilleux, le PSG refuse de comprendre une chose : avant d'être une affaire technique et tactique, le foot est une histoire de mental. De conditionnement psychologique, de gestion de la pression. Et le défendeur Abdou Diallo a bien montré que le PSG refusait de prendre ce paramètre essentiel en compte. "Rhoo, vous nous saoulez avec la remontada", s'était-il agacé avant la rencontre. Après Unai Emery, après Thomas Tuchel, c'est au tour de Mauricio Pochettino d'expérimenter ce genre de faillite collective et mentale. Preuve que le problème ne vient pas des entraîneurs, et que le mal est bien plus profond au PSG...