L'histoire ne serait-elle qu'une boucle ? Les superstitieux ont-ils raison de penser que le destin peut être malicieux ? Les supporters du FC Porto, en tout cas, vont finir par y croire. Mardi 9 mars, leur club a vécu un moment très spécial, que les plus anciens auront le sentiment d'avoir déjà vécu...
En éliminant la Juventus de la Ligue des champions en 8e de finale retour après prolongation (2-3 a.p, 2-1 à l'aller), les Dragões se sont rappelés au bon souvenir de leur épopée victorieuse dans la compétition en 2004. Et notamment d'un certain huitième de finale retour contre Manchester United. Déjà un 9 mars, il y a 17 ans jour pour jour...
Des Dragons au bord du gouffre
Ce jour-là, le FC Porto de José Mourinho se déplace sur la pelouse du grand Manchester United. Après sa victoire 2-1 à l'aller, le club portugais dispose d'un court avantage. Exactement la même configuration que mardi 9 mars face à la Juventus, tiens donc. Avec, dans les deux cas, un grand d'Europe à achever.
Et lors des deux matchs retour, les choses ne se passent pas comme prévu. Contre les Red Devils, en 2004, les Portugais se font surprendre par Paul Scholes à la 32e minute. Grâce à la règle du but à l'extérieur, les Mancuniens sont virtuellement qualifiés. Les coéquipiers de Deco n'ont pas le choix : ils doivent marquer, ou c'en est terminé de leur aventure. Mais les Red Devils résistent, résistent... jusqu'à la 90e minute.
Quant aux Dragões de 2021, leur survie n'a aussi tenu qu'à un fil. En infériorité numérique depuis la 54e minute, les Portugais font face à la furia de la Juventus, qui a annulé l'avantage de l'aller en menant 2-1. Les Bianconeri poussent, et sont à deux doigts de faire basculer ce 8e de finale de leur côté. Avec notamment une barre transversale à la... 90e minute.
Le coup franc de la délivrance, spécialité du FC Porto
Le salut du FC Porto viendra à chaque fois d'un geste bien particulier : le coup franc direct. Mardi 9 mars, c'est ainsi que Sérgio Oliveira a délivré ses Dragons à la 115e minute, bien aidé par le manque d'aptitude de Cristiano Ronaldo dans l'exercice du mur.
Il y a 17 ans, c'est aussi de cette manière que le Sud-Africain Benni McCarthy a libéré les siens, à l'aube du temps additionnel. Sa tentative, propre et cadrée, a été suffisamment précise pour pousser Tim Howard, le gardien de Manchester United, à la faute. Costinha n'avait alors plus qu'à pousser le ballon repoussé dans les filets, et faire rugir tout un peuple.
Dans les deux cas, l'histoire s'est bien terminée pour Porto. Si les partenaires de Ricardo Carvalho n'avaient plus qu'à tenir quelques minutes jusqu'à la fin du temps additionnel face aux soldats de Sir Alex Ferguson, les Dragons de 2021 se sont fait des sueurs froides. Avec deux buts adverses à éviter à cinq minutes de la fin de la prolongation (plus le temps additionnel), les coéquipiers de Pepe sont passés à deux doigts de la catastrophe en concédant un but dans la foulée (à la 117e minute). Mais les joueurs de Sergio Conceição ont tenu bon. Comme ceux de José Mourinho il y a 17 ans tout pile. Au fond, comment pouvait-il en être autrement ?