Pour lui et les Espagnols, c'était comme si c'était hier. Pour les amoureux du football, le moment est inoubliable. Déjà 13 ans qu'Andrés Iniesta envoyait l'Espagne sur le toit du monde face au Pays-Bas, sur la pelouse du Soccer City de Johannesbourg. Un moment suspendu, fort en émotions pour un joueur qui avait jusque-là traversait une saison noire, enchaînant les blessures.

Le jour de gloire d'Iniesta

Le 11 juillet restera une date particulière pour Andrés Iniesta, héros national en 2010, en finale de la Coupe du monde. Pourtant, à l'instar de l'Argentine au Qatar, les Espagnols avaient été battus lors de leur premier match, face à la Suisse. En huitième de finale, les hommes de Vicente Del Bosque éliminent le Portugal (1-0) avant de souffrir le martyre pour sortir le Paraguay en quart (1-0), avec notamment un penalty arrêté par Iker Casillas. Viens ensuite l'Allemagne et le coup de casque sensationnel de Carles Puyol pour amener la Roja en finale, face aux Pays-Bas.

Dans un match âpre, disputé, les Néerlandais frôlent les cartons rouges, avant de buter sur un Iker Casillas en feu, notamment devant Arjen Robben en un contre un. Et c'est finalement à la 116ème minute de jeu que le match s'est débloqué, sur un contre espagnol. Une action brouillonne, durant laquelle Jesus Navas remonte le terrain avant d'être contré. Le ballon revient sur Iniesta, qui talonne pour Cesc Fabregas. Là encore contré, le cuire atterrit finalement dans les pieds de Fernando Torres. Le centre de l'attaquant espagnol est repoussé par Heitinga sur Fabregas. Ce dernier décale Andrés Iniesta, et le reste appartient à l'histoire.

Une saison en enfer

En transperçant les filets néerlandais, Andrés Iniesta réalisait le rêve de tous les Espagnols. Dans son autobiographie, il se rappelle. "Tout s'est arrêté, et nous n'étions plus que tous les deux : le ballon et moi. Comme si tout était en slow motion. Pour moi, c'était comme ça. C'est difficile d'entendre le silence, mais à ce moment-là, je peux dire que j'ai entendu le silence, et je savais que ce ballon allait rentrer", racontait-il dans l'émission du regretté Michael Robinson.

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Andrés Iniesta avec le maillot de l'Espagne (Icon Sport)

A suivi une explosion de joie et un autre moment pour l'histoire. En enlevant son maillot, Iniesta rendait hommage à son ami Dani Jarque, décédé moins d'un an plus tôt. "Dani Jarque, toujours avec nous", pouvait-on lire. Il faut dire que le milieu de terrain espagnol venait de passer une saison en enfer. Blessé à la cuisse pendant et après la finale de Ligue des champions contre Manchester United, Iniesta avait manqué une grande partie de la saison, avant de se blesser de nouveau à quelques jours du Mondial. Le génie du Barça, qui n'aura jamais remporté le moindre Ballon d'Or, aura eu son moment de gloire. Une histoire qui était très loin d'être écrite à l'avance, mais qui a mis en lumière un des meilleurs joueurs de l'histoire, lequel méritait peut-être plus que quiconque de marquer ce but synonyme de première étoile.