Les Bleues ont brisé le plafond de verre
Certes, l'équipe de France n'a pas remporté l'Euro 2022, propriété de l'Angleterre, qui a ramené la coupe à la maison après un tournoi exceptionnel. Certes, les Bleues n'ont même pas eu le bonheur de vivre la finale de Wembley devant près de 90 000 spectateurs. Mais les filles de Corinne Diacre ont enfin atteint le dernier carré, une première depuis 2012.
Contre les Pays-Bas, tenants du titre et vice-champions du monde, la France est parvenue à dominer une grande partie de la rencontre, avant de forcer la décision en prolongation grâce à un pénalty d'Eve Périsset. Solides, solidaires et inspirés, les Bleues avaient simplement manqué de réalisme pour l'emporter par un plus gros score contre les Bataves. Contre l'Allemagne, ce fut une autre histoire.
L'Allemagne était trop forte
En demi-finale, avec deux jours de repos en moins et une prolongation dans les pattes, l'agressivité et l'intensité mises par les Allemandes ont eu raison de Corinne Diacre et sa bande. Delphine Cascarino et Kadidiatou Diani, à l'image du milieu de terrain français, ont été asphyxiées par les joueuses de Martina Voss-Tecklenburg, justes finalistes de cette édition.
Les Bleues n'ont pas fait le poids face au vice et à l'impact mis par les Germaniques. En témoignent les deux buts inscrits par Alexandra Popp, malheureusement grande absente de la finale après une alerte musculaire lors de l'échauffement. Et si la marche était trop haute pour les Françaises, elles peuvent tout de même nourrir quelques regrets. Elles auront en effet alterné le bon, et le moyen lors de la compétition.
Diacre, un peu trop frileuse ?
L'objectif était clair avant le début de la compétition : atteindre la finale à Wembley. Finalement, les Bleues devront se contenter d'une demi-finale, ce qui reste en l'état un très bon résultat pour une équipe qui échouait depuis de (trop) nombreuses années en quarts de finale. Pour autant, certains choix de Corinne Diacre peuvent être mis en exergue. Ne revenons pas sur le choix de laisser Amandine Henry en France. C'est un choix personnel qui aura permis à certaines joueuses, dont Ella Palis ou Clara Matéo de se faire une place dans le groupe France.
Il faut dire qu'après avoir bien commencé, les Bleues ont perdu Marie-Antoinette Katoto sur blessure, ce qui a considérablement rebattu les cartes. Après avoir misé sur Melvine Malard pour la remplacer, Diacre s'est montré frileuse lors de ses remplacements durant les rencontres. Et notamment en demi-finale. Alors que la machine semblait enrayée au milieu de terrain, des joueuses pourtant en grande difficulté sont restées sur la pelouse. Kadi Diani n'était pas à l'aise au poste de numéro 9, Sakina Karchaoui n'était pas à son niveau, alors que Sandie Toletti, avertie, n'avait plus d'essence dans le moteur. La prestation en deçà de la France contre l'Allemagne est aussi due à la mauvaise gestion de la sélectionneuse française, qui a, elle aussi, subi la rencontre contre les Germaniques.
L'avenir appartient aux Bleues
Mais l'équipe de France est encore en apprentissage. Et en constante évolution. L'Angleterre, vainqueur pour la première fois en compétition internationale depuis 1966, semble avoir pris de l'avance sur ses concurrentes. Mais les Tricolores poursuivent leur progression dans l'espoir d'atteindre les sommets, à deux ans de la prochaine Coupe du monde. Et les Bleues ne manquent pas de motifs d'espoir. Avec une équipe rajeunie, ce groupe sera encore plus fort dans deux ans, et pourrait avoir son mot à dire en 2024, pour les Jeux Olympiques de Paris. L'avenir leur appartient.