Cette équipe de France-là, elle fait plaisir. C'est toute la France qui s'accorde, enfin, à le dire. Les deux premiers matchs des Bleus face à l'Australie puis le Danemark, aussi compliqués furent-ils par moment, ont laissé un goût de satisfaction chez les supporters des Bleus et les observateurs du football français. Le contraste semble déjà fait entre le début de la compétition et ce que la sélection tricolore avait coutume de montrer depuis quelques matchs en Ligue des nations. Chaque Bleu s'est mis sur son 31 face à ses deux premiers adversaires, permettant ainsi à leur équipe d'afficher un niveau surprenant.
En 2018, l'équipe de France "jouait" moins
Le sacre de l'équipe de France en Coupe du monde, aussi beau fut-il pour les émotions, ne l'était pas forcément pour le niveau offensif des Bleus. En effet, à cette époque, Didier Deschamps avait choisi de s'assurer une assise défensive pour pouvoir lancer les éléments offensifs en contre-attaque. En témoignent les matchs face à l'Argentine ou la Belgique, au cours desquels la France n'a jamais eu la possession. Pour autant, elle était plus efficace. C'est avec ce style d'arme que l'illustre sélectionneur tricolore avait envoyé la France sur le toit du monde. Cette année, il semble avoir choisi un chemin inverse. La faute au statut des Bleus ?
Si elle faisait office de favori en 2018 par la qualité intrinsèque de ses joueurs et, aussi, grâce à son Euro 2016 flamboyant, l'équipe de France faisait partie d'un groupe d'autres sélections qui pouvaient, elles aussi, prétendre à la victoire finale. La Belgique, l'Angleterre, l'Argentine, le Brésil... toutes ces sélections arrivaient en Russie avec de grands joueurs. En 2022, la donne est différente. La France est la grande favorite de cette compétition. Elle arrive en tant que champion en titre. Et ce statut se voit dans son jeu.
En 2022, place au jeu !
Grâce à son statut, l'équipe de France n'a plus le choix. Elle doit jouer et montrer qu'elle peut aussi bien garder le ballon que lancer Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé dans de grandes enjambées. Si elle a affiché une possession assez égale avec le Danemark ce samedi soir (48 % à 52 %), l'équipe de France a tiré 21 fois au but. Face à l'Australie, la défense des Socceroos avaient subi 23 tirs et les Bleus avaient - assez logiquement - eu la possesion (62 % à 38 %). Et ces matchs font plaisir à voir.
En effet, l'équipe de France affiche un visage offensif qui ravit les observateurs, à l'image de Daniel Riolo qui affirme avoir pris un plaisir immense à voir jouer les Bleus. "En compétition, je crois que depuis 2006 et le match contre le Brésil, l’équipe de France ne m’a pas autant fait vibrer, séduit, en termes de jeu, de ce que tu proposes sur le terrain, de l’enthousiasme que tu mets, de la façon de jouer. Il y a aussi une façon de jouer qui, moi, me plait plus." Et on le comprend. L'équipe de France a finalement cassé une malédiction que chaque champion du monde en titre trainait... depuis la France elle-même en 2002 (sauf le Brésil en 2006).