Un match qui fait rarement l'unanimité
Malgré la défaite, la Croatie et le Maroc n'en ont pas fini avec la Coupe du monde. Alors que l'ensemble du globe attend impatiemment de savoir qui de la France ou de L'Argentine obtiendra sa troisième étoile dimanche, les deux vaincus ont encore un match à disputer. Depuis 1934, la FIFA impose en effet la tenue d'une "petite finale", afin de déterminer la dernière équipe à figurer sur le podium. Cependant, tous les quatre ans, le sens de cette rencontre est souvent remis en question.
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Pour l'édition russe de 2018, l'ancien attaquant anglais Alan Shearer avait qualifié l'existence d'un tel match de "stupidité totale" et de "dernière chose qu'un joueur souhaite". Quatre ans plus tôt, au Brésil, le sélectionneur néerlandais Louis van Gaal avait dû jouer contre le pays hôte dans le cadre de cette fameuse troisième place. Pas tendre avec le règlement, il avait estimé que ce match ne devrait pas être joué, et qu'il était "injuste" pour ses joueurs. En 1982, l'équipe de France avait, elle aussi, eu à jouer cette place "consolante". Dévastés par le cauchemar de Séville contre l'Allemagne de l'Ouest, rares étaient les Bleus à vouloir jouer une dernière opposition contre la Pologne. Sur son onze de départ, Michel Hidalgo n'avait aligné que quatre joueurs ayant participé à la terrible demi-finale. La difficulté à remobiliser tout un groupe après un échec aux portes de la finale est souvent une réalité.
La dernière marche du podium impacte assez peu les mémoires
L'autre souci de ce match, et il est difficile de déterminer s'il s'agit plus d'une cause ou d'une conséquence du problème précédemment évoqué, c'est sa difficulté à laisser une trace indélébile. Une revue des dernières éditions de la Coupe du monde s'impose. En Russie, la Belgique avait disposé d'une Angleterre quelque peu remaniée pour s'emparer du bronze. Pourtant, à bien des égards, ce succès ne permet pas d'oublier l'échec des Diables rouges, qui voulaient se hisser en finale pour la première fois. En 2014, le constat est similaire pour les Pays-Bas. Fréquemment bien placés, mais jamais vainqueurs en grande finale, les Oranjes n'ont pas vraiment pansé les plaies. Pour leur adversaire, le Brésil, cette rencontre (3-0) a été synonyme d'une seconde humiliation après celle infligée par l'Allemagne (7-1). Mais, là encore, les demi-finales ont tendance à obstruer complètement cette rencontre pour la dernière marche du podium.
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En 2010, en Afrique du Sud, la petite finale avait opposé l'Uruguay aux Allemands. Si ces derniers avaient fait respecter la logique (3-2), la Celeste gardera néanmoins à tout jamais son statut de bonne surprise de l'édition. Enfin, saviez-vous que la France avait déjà décroché le bronze ? Non, ce n'était pas en 82, puisque la Pologne de Boniek l'avait emporté (3-2). Les Bleus ont réussi cet "exploit" par deux fois. En 86 au Mexique, et en 58 en Suède. D'ailleurs, cette première petite finale de l'histoire de l'équipe de France a permis à Just Fontaine de faire passer son compteur de 9, à 13 buts sur cette Coupe du monde. Comme quoi, cette rencontre ne compte pas toujours pour du beurre.
Le Maroc a déjà marqué l'histoire, la Croatie fera forcément moins bien
Ce samedi, le Maroc et la Croatie devront donc se départager sur l'avant-dernier match de ce Mondial au Qatar. En conférence de presse, Walid Regragui n'avait pas encore tout à fait digéré la défaite face à la France. "Je comprends qu'il est important de terminer troisième plutôt que quatrième, mais ce que je retiens, c'est que nous n'avons pas atteint la finale. Pour moi, on est à la place du con quand on est troisième ou quatrième." a-t-il ainsi déclaré. Par ailleurs, le sélectionneur des Lions de l'Atlas a tenu à rappeler l'exploit réalisé par son pays. "Les joueurs et supporters peuvent être fiers de quitter le Qatar après avoir disputé sept matches, une première pour une nation africaine." Ce qui est sûr, c'est que le Maroc n'a pas besoin de décrocher la troisième place pour valider sa très belle compétition.
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En face, du côté des Croates, la motivation ne sera pas forcément plus facile à trouver. Tout d'abord parce que les Vatreni ont déjà la certitude de faire moins bien qu'il y a quatre ans en Russie, où ils étaient finalistes. Aussi, en 98, l'équipe au damier était déjà parvenue à monter sur le podium, aux dépens des Néerlandais (2-1). Pourtant, à la suite de l'élimination contre l'Argentine, Zlatko Dalic restait positif. "Si quelqu'un nous avait dit que nous aurions atteint les demi-finales, nous aurions signé. Nous sommes fiers." Que ce soit pour lui ou Regragui, il faut désormais composer avec les joueurs aptes, tant sur le plan physique que mental.