Les Girondins foncent dans le mur
La saison dernière, les Girondins de Bordeaux étaient parvenus à se sauver, terminant même 12ème de Ligue 1, malgré une fin de saison cataclysmique. Les hommes de Jean-Louis Gasset avaient profité d'une avance acquise en début d'exercice pour rester dans l'élite. Lâchés par King Street et repris par Gérard Lopez, les Girondins ne sont pas dans une meilleure situation cette saison. Elle est même pire.
Malgré un recrutement XXL (quantitativement), aussi bien lors du mercato estival qu'hivernal, Bordeaux n'avance pas. Vladimir Petković, à la tête de l'équipe jusqu'en février, a finalement été remercié après avoir fait des Girondins la pire défense d'Europe. Une décision bien trop tardive de la part du board bordelais, lancé désormais dans un contre-la-montre presque perdu d'avance. David Guion, arrivé en pompier de service, ne semble pas trouver les ressorts nécessaires pour sortir l'équipe girondine de la zone rouge. Lanterne rouge à neuf journées de la fin, la Ligue 2 se rapproche inexorablement, surtout que les concurrents directs continuent de grappiller des points, contrairement aux Marine et Blanc.
Des faiblesses mentales rédhibitoires
Entre cette saison et la précédente, les Girondins ont changé toute leur équipe ou presque. Pas moins de 13 ont rejoint le club lors de cet exercice. Et pourtant, les symptômes semblent les mêmes. Si en début de saison, Bordeaux était une équipe à réaction, spectaculaire et faible physiquement, c'est ensuite mentalement que le bât a blessé. Psychologiquement, l'équipe de David Guion est la pire de Ligue 1. En témoignent les 70 buts encaissés en 29 matches de championnat. Soixante-dix.
Un grain de sable casse la machine bordelaise, promise à une meilleure solidité sous la houlette de l'ancien entraîneur du Stade de Reims. Il n'en est rien. Avec Guion, Bordeaux marque moins et encaisse autant de buts que sous Petković. Qu'on se le dise, rien ne va chez les Girondins. Après deux matches nuls "encourageants" permettant de stopper l'hémorragie, les Marine et Blanc sont retombés dans leur travers, montrant des faiblesses techniques et mentales rédhibitoires au plus haut niveau. De cette équipe n'émane aucune force de caractère.
Bordeaux-Montpellier, la preuve ultime
Le week-end dernier, les Girondins de Bordeaux recevaient Montpellier pour le compte de la 29ème journée de Ligue 1. Un match charnière pour David Guion, qui pouvaient revenir à deux points du barragiste, l'AS Saint-Étienne. Mais dans un Matmut Atlantique encore trop peu rempli (et on comprend pourquoi), l'après-midi des Bordelais a tourné au cauchemar. Pourtant, les Ultramarines y avaient encore mis du leur. Des fumigènes multicolores sous les "Bordelais allez !" retardaient le coup d'envoi, alors que les joueurs étaient venus remercier leurs supporters avant le début du match.
Alors que David Guion avait fait tourner pour actionner d'autres leviers et faire fonctionner la concurrence, la mayonnaise n'a une nouvelle fois pas pris. Menés 2-0 en quelques minutes après des erreurs défensives ahurissantes, les Girondins ont pourtant eu une opportunité unique de revenir au score. Malgré une supériorité numérique pendant 45 minutes (11 contre 9), un pénalty obtenu, Bordeaux a sombré. 31 tirs, seulement dix cadrés, 11 corners... Les Girondins auraient pu jouer trois jours sans marquer.
Costil, le symbole d'une crise profonde
Tout le monde parlait d'union sacrée à Bordeaux. Y compris les Ultras, critiqués par d'autres supporters parce que jugés trop gentils avec la direction bordelaise. Pourtant, un joueur a été pris en grippe par ces mêmes supporters : Benoît Costil. Déjà sifflé à ses débuts après avoir pris la relève de la légende Cédric Carrasso, l'ancien portier du Stade Rennais a bien failli en venir aux mains avec Florian Brunet, porte-parole des Ultramarines, à la mi-temps de Bordeaux-Montpellier.
Le gardien girondin s'est attiré les foudres du public après avoir haussé le ton et s'être monté véhément envers Anel Ahmedodzić, nouvelle recrue, mais déjà adoré par les supporters bordelais. Insulté, sifflé, Costil voudrait quitter le club, même s'il était bien à l'entraînement au Haillan le lendemain de la rencontre. Un point de non-retour a été atteint au sein du club. Les joueurs, eux, ont souhaité soutenir leur gardien, alors que le Club n'a pas communiqué sur tous ces incidents. Le torchon brûle aux Girondins de Bordeaux. Et cela ne date pas d'hier. Aujourd'hui, les Marine et Blanc foncent tout droit en Ligue 2, et c'est on ne peut plus logique.