Le Barça, un leader solide (et chanceux)
9 buts encaissés en 26 journées. Seulement deux au Camp Nou. Les calculs sont bons pour Xavi et le FC Barcelone cette saison en Liga. En battant le Real Madrid dans les derniers instants au Camp Nou grâce à un but de Franck Kessié (2-1), le Barça a pris 12 points d'avance sur des Madrilènes. Ces auront désormais la tête à la Ligue des champions, et feront un dernier effort en demi-finale retour de Coupe du Roi (après la victoire 1-0 des Catalans au Bernabéu).
Un leader solide, mais pas que. Pragmatique, aussi. Le Barça brille par ses capacités à défendre et à souffrir sans rompre. Fini le football champagne, les victoires par plus de trois buts d'écart, le tiki taka pour endormir les adversaires et les piquer au meilleur des moments. Les Catalans, désormais, puisent leur force dans la qualité de ses défenseurs, le caractère de ses milieux et le réalisme de ses attaquants (49 buts en 26 matches). Et ce même si son buteur maison, Robert Lewandowski, se montre bien moins performant devant le but qu'en début de saison.
Il y a un autre paramètre à prendre en compte : la chance. Ce facteur a souvent fui le Barça ces dernières saisons. Cette saison, en Liga, elle est bien présente. Il n'y a qu'à voir les deux derniers résultats des Barcelonais, sur la pelouse de l'Athletic Bilbao et face au Real Madrid. Contre les Basques, les hommes de Xavi avaient été repris dans les derniers instants, avant que les locaux ne voient leur but annulé par la VAR après une faute de main d'Iker Muniain au préalable. Sans parler des parades de ter Stegen et des sauvetages de la défense. Un point qui en devient trois. Idem face aux Merengues avec le but de Marco Asensio logiquement annulé par la VAR et le but de Kessié en fin de rencontre. 0 point qui en devient trois.
Le niveau de la Liga pointé du doigt
Et cela sans citer les nombreuses rencontres de souffrance du Barça, comme au Wanda Metropolitano où Ronald Araujo sauve un ballon d'Antoine Griezmann sur sa ligne pour donner trois points précieux aux Catalans. Très peu de matches ont été maîtrisés par le FC Barcelone cette saison. Et cela démontre aussi la faiblesse du championnat espagnol cette saison. Cela n'est pas sans rappeler l'exercice 2017/2018 du Barça d'Ernesto Valverde, battu pour une seule fois de la saison, lors de l'avant-dernière journée face à Levante. Cette saison-là, les Catalans s'appuyaient sur une colonne vertébrale ter Stegen-Piqué-Busquets-Messi pour régner en Liga, sans se montrer exceptionnel dans le jeu.
Le Barça en perte de vitesse
Xavi, après quelques mois de rodage et quelques coups d'éclat la saison dernière, retrouve un pragmatisme qui ne déplairait pas à Didier Deschamps. Le Barça ne joue pas mais gagne. Le tiki taka ne ressemble plus à grand-chose. Un rythme monotone, une largeur trop peu utilisée en l'absence d'Ousmane Dembélé (malgré l'importance de Raphinha) et surtout, un milieu de terrain qui n'est plus souverain. L'absence de Pedri n'aide pas non plus. Mais le plus grand absent du jeu catalan reste la vitesse. Sans elle, impossible de déséquilibrer le moindre bloc défensif bien en place. Et même si les comparaisons sont toujours faciles à faire, le duo Pedri-Gavi n'est pas la réincarnation du mythique Xavi-Iniesta. Raphinha n'est évidemment pas Leo Messi, et Robert Lewandowski, très peu servi, ne peut devenir David Villa oui Luis Suarez.
Seuls points positifs, le retour du grand Marc-André ter Stegen, le bon coup Andreas Christensen et les valeurs déjà sûres Ronald Araujo et Jules Koundé. De quoi se balader en Liga. Mais sur la scène européenne, ces derniers n'ont pu éviter une nouvelle débâcle. De quoi méditer sur la suite des événements pour un Barça à la croisée des chemins. Xavi, enfant du jeu barcelonais, a accepté de laisser le tiki taka de côté pour gagner. Mais pour retrouver les sommets en Europa, défendre ne suffira pas. Et le coach du Barça en est parfaitement conscient.