Quatre mois de l'une des plus grandes déceptions du football français. Quatre mois que l'Argentine est au septième ciel et qu'elle a brodé sur son maillot une troisième étoile. Autant de temps pour essayer de comprendre ce qu'il s'est réellement passé dans cette finale totalement hors-sol. Décriée à juste titre, la Coupe du monde au Qatar nous aura offert une des plus belles finales de l'histoire du football.
L'Argentine avait maîtrisé son sujet
La finale de la Coupe du monde de Lusail restera dans les annales. Et pourtant, elle a longtemps été un monologue de l'Argentine. Largement au-dessus de l'équipe de France, les hommes de Lionel Scaloni ont rapidement pris les devants grâce à un penalty transformé par Leo Messi. C'est ensuite sur une action collective exceptionnelle qu'Angel Di Maria a donné deux buts d'avance à l'Albiceleste. A 2-0, la réaction française se faisait attendre. Et elle n'arrivait pas. Didier Deschamps, mécontent de ses joueurs, réalisait deux changements majeurs avec les sorties d'Olivier Giroud et d'Ousmane Dembélé pour les entrées en jeu de Marcus Thuram et de Randal Kolo Muani.
Et si la jeune garde française apportait du mieux au jeu français, l'Argentine continuait de voler. La bataille au milieu de terrain n'avait pas lieu : Alexis Mac Allister, Enzo Fernandez et Rodrigo De Paul n'avait fait qu'une bouchée de l'entrejeu tricolore, à l'image de la finale manquée par Antoine Griezmann. L'Argentine a eu plus d'une occasion de marquer le troisième, synonyme de victoire.
Mbappé a tout relancé...
Mais l'Argentine n'a pas tué le match, laissant les Français à deux buts d'écart. Et sortant de nulle part, les hommes de Didier Deschamps sont revenus. D'abord par un penalty de Kylian Mbappé après une faute de Nicolas Otamendi sur Randal Kolo Muani. Puis sur une récupération de Coman sur Messi, conclue par le joueur du Paris Saint-Germain d'une sublime reprise de volée. Un coup de massue pour les Argentins, qui se voyaient déjà brandir le trophée.
Touchés, mais pas coulés. Les hommes de Lionel Scaloni, comme contre les Pays-Bas en quart de finale, sont remontés sur selle, ont retroussé les manches et sont repartis au combat. En prolongation, ce sont eux qui repassent devant grâce à Messi, encore lui. Mais puisque cette finale devait être phénoménale, Mbappé lui répondait sur penalty à cinq minutes du terme.
- À lire aussi : Argentine : quel avenir pour les champions du monde ?
Martinez et Montiel volent le rêve des Bleus
C'est alors que le temps s'est arrêté. C'est à ce moment que Kolo Muani marque un but arrêté par Emiliano Martinez. Un arrêt réflexe qui restera dans l'histoire des Coupes du monde... et qui permettra à l'Argentine de se créer une ultime occasion par Lautaro Martinez dans les derniers instants de la rencontre. Mais cette finale ne pouvait se terminer autrement qu'aux tirs au but. Et à ce petit jeu, El Dibu Martinez a été meilleur qu'Hugo Lloris. Une parade face à Coman, et la provocation d'une erreur d'Aurélien Tchouaméni. Les Argentins, de leur côté, faisaient un sans faute. Et c'est Gonzalo Montiel qui transformait le tir au but synonyme de titre et de troisième étoile.
Une défaite amère pour les Bleus, qui revenaient d'absolument nulle part mais qui avaient au bout du pied un troisième titre de champions du monde. Mais depuis le début, le Dieu du football était du côté de Leo Messi, qui a pu laver l'affront de 2014 pour enfin empocher le seul titre qui lui manquait. Et décrocher, par la même occasion, le statut de GOAT absolu de notre sport. Quatre mois déjà de cette finale hors du commun. De ce chef-d'œuvre magnifique, de cette ode au football.