C'est peu dire que Waldemar Kita ne fait pas l'unanimité au FC Nantes. Le propriétaire du club, qui a racheté les Canaris en août 2007, a dressé contre lui une majorité des supporters. Ce personnage sulfureux est accusé de ne pas respecter l'histoire du club. Son côté impulsif et son manque de vision globale le poussent notamment à changer d'entraîneur comme de chemise.

Récemment, il a même intronisé Raymond Domenech, honni par une partie de l'opinion publique et retraité des bancs depuis 2010, comme entraîneur. Evidemment, cela n'a pas duré. Largement méprisé à Nantes, il a aussi laissé de très mauvais souvenirs en Suisse, où il a été président de club avant de se poser en Loire-Atlantique. Dimanche 28 février, le quotidien helvète Le Matin a d'ailleurs publié un portrait au vitriol, agrémenté de nombreuses révélations accablantes, de l'homme d'affaires franco-polonais.

Waldemar Kita, aux mauvais souvenirs de la Suisse

Avant d'arriver à Nantes, Waldemar Kita était aux manettes du FC Lausanne-Sport, entre 1998 et 2001. Coïncidence ou non, le club a fait faillite un an plus tard. Mais au-delà de la gestion financière douteuse de Kita, Le Matin s'intéresse surtout à sa personnalité et ses méthodes. Le quotidien s'appuie notamment sur le témoignage d'un ancien homme de confiance du patron de Lausanne : son ex-attaché de presse. Robert Milej, qui a travaillé pour Kita entre 1996 et 2001, n'a pas de mots assez durs pour évoquer son ancien patron.

On parle d’un fabuleux manipulateur, d’un pervers narcissique. Qui use de toutes les techniques pour se créer un réseau d’esclaves, qu’il jettera aux oubliettes le jour venu. C’est un homme très séducteur, mais complètement tyrannique. C’est merveilleux et épouvantable.

Robert Milej, ancien attaché de presse de Waldemar Kita, au journal Le Matin

Avant cela, Robert Milej explique qu'il a incité son patron à faire attention aux comptes financiers du club. Sans succès.

Il me répondait: ‘Ne pense pas, fais ce que je te dis’. Fondamentalement, c’est une espèce de voyou qui ne s’intéresse qu’au pognon, prêt à rouler tout le monde dans la farine.

Robert Milej, ancien attaché de presse de Waldemar Kita, au journal Le Matin

Waldemar Kita parti pour rester à Nantes ?

Ces propos trouvent un écho très particulier en Loire-Atlantique. Depuis le début de l'année 2021, les supporters du FC Nantes manifestent avant chaque match de leur équipe pour réclamer le départ de leur président. Ils réclament la fin du "Kita Circus", ce décalage trop grossier entre l'histoire du club et ce propriétaire excentrique.

Mais au-delà de la colère, les supporters misent désormais sur la moquerie, à travers des affiches ou des cartes postales envoyées au club. Une situation face à laquelle Waldemar Kita reste pour l'instant plutôt silencieux. Au-delà des échecs sportifs, il est aussi dans le viseur de la justice et fait l'objet d'une enquête pour fraude fiscale. Cela a notamment poussé la métropole à abandonner le projet de nouveau stade qui était adossé à un complexe immobilier baptisé YellowPark.

Dans le même temps, une autre enquête est aussi lancée sur la légalité de certains transferts réalisés ces dernières années. Le nom de Mogi Boyat, un agent controversé et omniprésent, revient notamment avec insistance. Quelques anciens entraîneurs du club ont d'ailleurs estimé que certains transferts seraient réalisés uniquement pour le bon plaisir des réseaux de Waldemar Kita.

A noter qu'un projet de reprise revient avec insistance ces derniers mois, notamment associé au nom de Mickaël Landreau, l'ancien gardien emblématique des Canaris. Mais, officiellement, Kita assure vouloir rester le seul maître à bord et ne pas vouloir vendre le FC Nantes. Pour combien de temps ?