Et un coup dur de plus pour le Qatar dans l'organisation de sa Coupe du monde 2022 ! Après la polémique sur l'alcool dans les stades et le nombre de travailleurs migrants morts sur les chantiers de construction, le pays du Golfe en a subi les premières conséquences ce vendredi 12 mars. Un fournisseur de gazon néerlandais, Hendriks Gras, en a effet annoncé qu'il n'équiperait pas la compétition, à cause du traitement dont les ouvriers sont victimes sur les chantiers des stades.
Hendriks Gras, un grand nom des pelouses de stades
Et il ne s'agit pas de n'importe quelle entreprise. Hendriks Gras, un créateur et un fournisseur de gazon pour les événements sportifs (entre autres), est un partenaire privilégié des plus grandes compétitions internationales de football. Depuis 2008, tous les Euros de football se sont déroulés avec un gazon fourni par Hendriks Gras.
En 2016, la France avait elle aussi fait appel à la société néerlandaise pour équiper ses pelouses lors de l'Euro à domicile. Le stade du Bayern, l'Allianz Arena, et celui de l'Inter Milan, le mythique San Siro, sont aussi parsemés de gazon estampillé Hendriks Gras.
Le Qatar en prend pour son grade... la FIFA aussi
Mais cette entreprise a aussi des valeurs, comme a tenu à le faire savoir sa direction. Elle refuse ainsi de servir les moyens d'une organisation qui ne respecterait pas les droits humains des travailleurs. D'où ce boycott, justifié par un porte-parole du groupe et relayé à la télévision néerlandaise :
" Nous avons vu ce qu’il se passe là-bas. Nous avons vu comment les stades étaient construits au Qatar. Les travailleurs ne portaient pas de vêtements de protection. Nous n'avons pas aimé cette attitude au niveau de l'organisation. Vous pouvez aisément voir la différence entre les résidents au Qatar et les travailleurs. Il y a un écart de richesse énorme. Nous savions entre-temps qu'il y avait eu des morts pendant les travaux. Le manque de réaction de la FIFA nous a tous surpris" .
Un porte-parole du groupe Hendriks Gras, à la chaîne de télévision 1Limburg
Un boycott suivi par d'autres ?
Ainsi, Hendriks Gras vise autant le Qatar pour son manque de respect des droits des travailleurs, que la FIFA, accusée de laisser faire. De nombreuses associations de défense des droits de l'homme, et même des consultants football renommés, ont appelé la FIFA à se montrer plus ferme avec le Qatar, voire à boycotter la compétition.
Le patron de la Fédération Française de Football, Noël Le Graët, s'est lui montré très clair. "La France ira au Qatar ", a-t-il tranché mardi 9 mars auprès de l'AFP, malgré la symbolique que cela comporte. Pour certains, disputer la Coupe du monde 2022 comme si de rien n'était, c'est cautionner les méfaits publiquement établis que commettrait l'organisation. A un an du coup d'envoi du grand événement, les remous se poursuivent mais le Qatar tient bon...