Thierry Henry n'est plus l'entraîneur du CF Montréal. Au fond, ce n'est pas une surprise tant l'ancienne star des Bleus était pressentie pour retrouver un banc en Europe. La piste la plus chaude menait à Bournemouth (D2 anglaise), preuve que sa réputation reste intacte en Angleterre malgré son fiasco à la tête de Monaco. Mais ce n'est pas pour connaître un bond en avant dans sa carrière d'entraîneur que Thierry Henry a quitté le Canada. C'est tout simplement pour revoir ses enfants, restés en Angleterre.
Une dernière année "extrêmement difficile" pour Thierry Henry
Dans un communiqué publié sur le site du CF Montréal, "Titi" explique qu'il n'a pas pu voir ses enfants l'an dernier, en raison des restrictions liées à la pandémie. Son club a notamment dû se délocaliser plusieurs mois hors de Montréal pour mieux se préserver du virus.
"C’est avec le cœur lourd que j’ai décidé de prendre cette décision. La dernière année a été extrêmement difficile pour moi personnellement. En raison de la pandémie mondiale, je n’ai pas pu voir mes enfants. Malheureusement, en raison des restrictions en place et le fait que nous devrons à nouveau nous relocaliser aux États-Unis pour quelques mois, la situation ne sera pas différente. La séparation est trop douloureuse pour moi et mes enfants. Je dois donc prendre la décision de retourner à Londres et quitter le CF Montréal."
Thierry Henry, dans un communiqué
Un grand professionnel qui a un cœur
On ne pourra pas reprocher à Thierry Henry de ne pas avoir joué le jeu. En 2020, alors que son club a dû prendre la décision de se délocaliser, "Titi" a tout de suite pris conscience que cela signifiait de rester éloigné de sa famille. Mais il n'a pas quitté le navire, et a tenu sa place jusqu'au bout. Jeudi 25 février, il est parti de son club avant le début de la nouvelle saison, laissant au CF Montréal la possibilité de lui trouver un remplaçant. Pour celui à qui l'on reprochait de ne penser qu'à sa propre image à Monaco, il a fait preuve d'un esprit de sacrifice exceptionnel pour le bien de son club.
Le départ de Thierry est malheureux et prématuré car c’était très prometteur. Mais il m’a fait part de son désir de retrouver les siens, car la situation était très difficile pour lui et sa famille. Je tiens à le remercier. D’abord humainement, car il a montré l’exemple l’année passée en étant loin de sa famille. Mais aussi au niveau sportif ,pour ce que nous avons construit ensemble dès son arrivée.
Olivier Renard, le directeur sportif du CF Montréal, dans un communiqué
Henry, Tuchel et tous les autres
Le cas de Thierry Henry fait écho à d'autres situations personnelles difficiles que rencontrent certains entraîneurs en ces temps troublés. Plus tôt ce mois-ci, c'est Thomas Tuchel qui faisait part de son spleen. Licencié du PSG fin décembre, l'entraîneur allemand a vite rebondi sur le banc de Chelsea (là encore à Londres, décidément). Mais ses enfants et sa femme, eux, ont dû rester à Paris. La Saint-Valentin de l'entraîneur allemand s'est par exemple résumée à une réunion familiale sur Zoom...
C’est impossible de voyager pour le moment. Les enfants vont à l’école, mais ce serait bien si nous pouvions être ensemble. C’était notre choix et nous devons y faire face comme beaucoup d’autres personnes. Ce n’est vraiment pas facile, ils me manquent beaucoup.
Thomas Tuchel, à Sky Sports
Il ne fait vraiment pas bon être entraîneur ces temps-ci. Seuls ceux qui ont une situation professionnelle stable et qui bénéficient de la confiance totale de leur direction peuvent à peu près dormir tranquilles. Mais les autres... On espère que l'Argentin Jorge Sampaoli, qui vient tout juste de poser ses valises à l'Olympique de Marseille, a pu emmener sa femme et ses enfants dans ses bagages !