Romelu Lukaku souhaite un investissement fort de tout le monde

Romelu Lukaku n'en peut plus. L'attaquant de Chelsea considère que la lutte contre le racisme et le cyberharcèlement n'est pas assez efficace pour endiguer ces phénomènes. Pour le Belge de 28 ans, mettre un genou à terre ne suffirait plus. Il souhaite que les joueurs s'impliquent davantage. Pour le "Diable Rouge" , il s’agit dorénavant d’organiser des rencontres entre les joueurs et les dirigeants des réseaux sociaux, comme il l'a proposé lors d'un entretien accordé à CNN. L’objectif avoué serait de travailler ensemble afin de lutter contre les insultes proférées en ligne.

"Je dois me battre, je ne le fais pas que pour moi, mais aussi pour mon fils, ses futurs enfants, pour mon frère, pour tous les autres joueurs et les autres enfants.(...) Je pense que nous pouvons adopter des positions plus fortes, nous mettons un genou à terre, tout le monde applaudit, mais parfois après le match, vous voyez une autre insulte."

Romelu Lukaku pour CNN

Des clubs avaient organisé un boycott des réseaux sociaux

Les joueurs de Premier League avaient commencé à mettre un genou à terre avant le coup d'envoi des rencontres lors de la reprise des compétitions, en juin 2020, juste après la suspension des compétitions causée par la situation sanitaire liée au coronavirus. Mais ce geste serait devenu trop banal et n'aurait pas d'impact réel selon Lukaku. Son coéquipier Marcos Alonso a d'ailleurs invoqué cette même raison pour justifier sa décision de ne plus s'agenouiller contre le racisme il y a quelques jours. Parallèlement, le latéral gauche espagnol a proposé de porter un badge "non au racisme" sur son maillot. Wilfried Zaha, l'attaquant de Crystal Palace, avait adopté une attitude similaire la saison dernière.

Romelu Lukaku souhaite un sommet entre les joueurs et les dirigeants des réseaux sociaux (IconSport)
Romelu Lukaku souhaite un sommet entre les joueurs et les dirigeants des réseaux sociaux (IconSport)

En avril dernier, l'ensemble des instances qui régissent le football professionnel anglais avaient organisé un boycott des réseaux sociaux pendant quatre jours. L’objectif était de faire réfléchir et d’encourager ces mêmes réseaux sociaux à adopter enfin des positions plus fermes dans la lutte contre le racisme et les abus sexistes. 

Romelu Lukaku, un homme fort dans cette lutte contre les abus en ligne

Romelu Lukaku pense clairement que le problème peut trouver sa solution par le biais d’un travail collectif. Pour l’international belge, le football se doit de retrouver la joie et le bonheur. Il ne devrait pas être un lieu où la haine à sa place.

"Si vous voulez arrêter quelque chose, vous pouvez vraiment le faire. (…) Les capitaines de chaque équipe, et quatre ou cinq joueurs, comme les grandes personnalités de chaque équipe, devraient avoir une réunion avec les PDG d'Instagram et des gouvernements et de la FA et de la PFA. (...) Nous avons tué la Super League en un jour. Si on veut vraiment arrêter ça, on peut le faire."

Romelu Lukaku pour CNN

Romelu Lukaku souhaite un sommet entre les joueurs et les dirigeants des réseaux sociaux (IconSport)
Romelu Lukaku tape du poing sur la table concernant les abus sur les réseaux sociaux. Icon Sport

La Football Association (FA) a déclaré avoir approché Chelsea pour ouvrir des discussions avec Romelo Lukaku. "Nous accueillons toujours les conversations sur ce sujet important avec les joueurs et d'autres acteurs du jeu. Nous avons contacté directement Chelsea pour organiser une discussion avec Romelu s'il le souhaite."

Des supporters bannis à vie

Les supporters reconnus coupables d’abus pourraient être bannis à vie de tous les stades de Premier League. Ces nouvelles mesures anti-discrimination pourraient être mises en œuvre dès le début de la saison 2021-2022, selon la BBC. Instagram, qui appartient aujourd’hui à Facebook, a annoncé le mois dernier avoir introduit des fonctionnalités conçues pour restreindre les messages abusifs. Ces mesures ont été décidées lors des abus racistes contre Marcus Rashford, Bukayo Saka et Jadon Sancho après la finale de l’Euro 2020 à Wembley.

Quant à Twitter, des outils automatisés ont aidé le réseau social à identifier puis supprimer immédiatement des milliers de tweets. La FA a appelé Twitter à cesser d’agir dans la facilité face à ce problème. En effet, malgré les dires du réseau social, de nouvelles recherches ont montré une augmentation de 48% des abus racistes lors de la deuxième moitié de la saison dernière.