Parmi les dizaines de milliers de joueurs professionnels dans le monde, une poignée seulement peuvent se targuer d'avoir porté le maillot du FC Barcelone. Beaucoup rêveraient d'être à la place des privilégiés à qui le grand Barça a fait confiance. Jérémy Mathieu a fait partie de ses privilégiés... mais sans le vouloir ! Comme il l'a récemment avoué à L'Equipe, l'ancien international français n'avait pas voulu rejoindre les Blaugrana lorsque les géants catalans voulaient le faire signer en 2014. A contrecœur, il a finalement accepté ce transfert.
Le FC Barcelone, pas le choix du coeur
"There is no place like home" ("On n'est jamais aussi bien qu'à la maison") disait Dorothy dans le Magicien d'Oz. C'est sans doute ce que ressentait Jérémy Mathieu en 2014, lorsqu'il évoluait à Valence. Après avoir rejoint le club espagnol cinq ans plus tôt en provenance de Toulouse, le massif défenseur central en était devenu un maillon incontournable, au point d'être promu capitaine des Ches.
C'est donc au terme de cette saison 2013-2014 que Jérémy Mathieu, qui s'est imposé comme l'un des meilleurs défenseurs centraux de Liga, va finalement rejoindre le grand Barça. Le joueur formé à Sochaux portera le maillot des Blaugrana pendant trois saisons, côtoyant des stars (Lionel Messi, Neymar), accumulant les titres les plus prestigieux (la Ligue des champions dès sa première saison au club, trois titres de champion d'Espagne et deux Coupes d'Espagne). Le rêve, quoi. Un rêve qu'il n'avait pourtant pas choisi, comme il vient de le raconter à L'Equipe.
"Quand le Barça m'a sollicité, j'étais capitaine à Valence et je me demandais : 'est-ce que je vais cirer le banc là-bas à Barcelone ?' "
Jérémy Mathieu à L'Equipe
Le coup de poignard du président de Valence
Jérémy Mathieu réfléchit et privilégie son amour pour Valence. Mais puisqu'il est convoité par le grand Barça, rien de plus normal que de faire monter les enchères et de revaloriser son contrat avec les Ches. Ces derniers n'ont plus qu'à faire un petit effort financier pour garder leur capitaine... mais ils refusent, contre toute attente !
"Quand j'ai reçu le contrat que me proposait Barcelone, j'ai rédigé un nouveau contrat, sur lequel figurait un salaire d'un niveau entre celui que je touchais à ce moment-là et celui que me proposait le Barça. J'ai montré ce faux contrat au directeur sportif de Valence, (Francisco) Rufete, en lui disant : 'Si vous me donnez ça, je reste.' Il m'a répondu : 'Ça ne devrait pas poser de problème.' On a appelé ensemble le président qui a refusé. Rufete n'en revenait pas... J'ai déchiré le papier et je leur ai dit : 'Alors je m'en vais.' J'ai compris qu'ils ne comptaient pas sur moi."
Jérémy Mathieu à L'Equipe
Une belle armoire à trophées pour Jérémy Mathieu
S'il a sans doute déploré la manière dont s'est déroulée son départ de Valence, il n'a pas dû regretter son choix par la suite. Ses trois années au Barça se sont révélées si riches en émotions et en trophées, pour celui qui n'avait remporté jusque-là remporté que la Coupe de la Ligue avec Sochaux. En plus des titres susmentionnés, il a aussi fait partie de l'équipe du fameux quintuplé de 2015 (Ligue des champions, Liga, Coupe d'Espagne, Supercoupe de l'UEFA et la Coupe du monde des clubs de la FIFA).
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Alors pourquoi avoir autant traîné des pieds au moment de rejoindre un club qui était encore au sommet à cette époque ? Si le club compte une colonie française impressionnante aujourd'hui, il n'y avait aucun Français dans le vestiaire du Barça à l'époque. La défense comptait aussi plusieurs monstres sacrés (Gerard Piqué, Dani Alvès, Jordi Alba...), pouvant lui faire craindre qu'il ne serait qu'un second couteau. De plus, historiquement, les Français se sont très souvent cassés les dents au Barça (Christophe Dugarry, Frédéric Déhu, Emmanuel Petit, Philippe Christanval...).
Heureusement, Jérémy Mathieu n'a pas connu le même destin. Avec ses 91 rencontres sous le maillot blaugrana, il s'est inscrit comme un membre important de l'effectif du club, même sans être un titulaire incontournable. Ses performances lui ont même permis de renouer avec le maillot de l'équipe de France (5 sélections). Ca valait le coup, finalement !