C'est un message courageux que la Norvège a voulu faire passer, mercredi 24 mars. Avant le coup d'envoi de son premier match de qualification à la Coupe du monde 2022, sur la pelouse de Gibraltar, les partenaires d'Erling Haaland ont revêtu un maillot avec l'inscription "Droits de l'Homme, sur et en dehors du terrain". Une manière non voilée de dénoncer les conditions de travail des ouvriers sur les chantiers des stades de la Coupe du monde au Qatar.
Une action assumée
Cette action avait été annoncée par l'équipe de Norvège. Mardi 23 mars, le sélectionneur de l'équipe scandinave l'avait justifiée ainsi :
"Il faut faire pression sur la FIFA pour qu'elle soit encore plus ferme envers les autorités au Qatar. Pour qu'elle leur impose des exigences plus strictes."
Staale Solbakken, le sélectionneur de la Norvège, en conférence de presse
Le monde du football divisé face à la réponse à mener contre le Qatar
Depuis la révélation du nombre (sous-évalué) de 6500 travailleurs migrants morts au Qatar depuis 2011, le monde du football s'interroge sur les réactions à avoir. Faut-il fermer les yeux, en se reposant sur le fait que les conditions de travail sur les chantiers des précédentes Coupes du monde n'étaient pas non plus reluisantes ? Ou faut-il prendre publiquement position contre le Qatar et exiger des sanctions fortes, voire boycotter la compétition ?
La Norvège a donc opté pour la seconde option, à l'inverse des Pays-Bas, qui avaient annoncé plus tôt dans la semaine qu'ils ne boycotteraient pas la compétition. Ce qui avait d'ailleurs valu quelques critiques à Georginio Wijnaldum, de la part d'un journaliste qui lui reprochait d'exiger des actions concrètes contre le racisme mais pas envers le Qatar.
La FIFA ne sanctionnera pas la Norvège
La difficulté est d'autant plus grande que la plupart des associations de football, dont la FIFA, ne tolèrent pas l'expression de messages politiques lors des compétitions qu'elles organisent. Mais alors que la Norvège s'apprêtait déjà à recevoir sa sanction, la Fédération internationale a annoncé qu'il n'en sera rien.
"La FIFA croit en la liberté d'expression et le pouvoir du football pour faire le bien. Aucune procédure disciplinaire ne sera ouverte dans ce cas."
La FIFA dans un communiqué
La FIFA est-elle tombée sur la tête ? Est-ce la porte ouverte à une vague d'actions individuelles massives de la part des sélections ? En réalité, les enjeux sportifs et financiers sont tels que la plupart des sélections ne devraient pas oser franchir le pas...