Angel Di Maria est un homme de finale. Buteur contre le Brésil en Copa América, Buteur contre l'Italie lors de la Finalissima, il a aussi inscrit le deuxième but de l'Argentine face à la France durant le mondial. À tout jamais héros de l'Albiceleste, il a néanmoins traversé quelques difficultés avant de soulever les plus beaux trophées internationaux. Pour la Television Publica et son émission "Llave a la eternidad", el Fideo s'est confié.

Le poids des critiques

En étant footballeur de haut niveau, on s'expose forcément à un lot de remarques parfois désobligeantes. Ces analyses plus ou moins poussées sur ses performances, Di Maria a souvent eu du mal à les digérer. "Certains sont là pour ça, pour parler bien ou mal. On a une famille, j'ai mes parents qui souffrent, qui sont en Argentine et qui écoutent tout. Mon père aime le football, a-t-il commencé par expliquer. Quand l'équipe nationale joue et que nous partons, ces gens continuent de parler et de critiquer pour des bêtises. Ces choses vous déstabilisent, elles vous coupent les jambes parce que votre famille souffre. Plusieurs fois, j'ai vu mes parents tristes. Ma mère m'a dit 'pourquoi persistes-tu à continuer à souffrir...'. Un jour tout a changé et j'ai pu lui donner la plus grande des joies qui est d'être championne avec l'Argentine."

Le déclic

Bien avant le sacre à la Coupe du monde 2022, Angel Di Maria s'est reconstruit lors d'une période délicate, au cours de laquelle il reconnaît sans mal avoir eu l'aide d'un spécialiste. "C'était plutôt par appel vidéo et par téléphone, car j'étais à l'étranger et mon spécialiste était en Argentine. (...) Ce temps avec le psychologue m'a beaucoup aidé."

Comme un symbole, le tournant est arrivé lors d'une grande compétition. "Mon déclic mental est survenu lors de la Copa América 2019, durant laquelle je me suis très souvent retrouvé sur le banc. Ça a été un choc, je ne le nie pas : j'ai compris qu'il fallait que je change. Beaucoup ont dit que je ne méritais pas d'être dans l'équipe nationale, mais je savais que j'étais là parce que je l'avais mérité."

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Angel Di Maria en mars dernier avec l'Argentine. (Icon Sport)

Di Maria champion du monde

Une fois les chevaux lâchés du côté de Di Maria, l'Argentine renoue tout d'abord avec un succès à la Copa América 2021. Cependant, pour le joueur, une ultime épreuve survient lors de la Coupe du monde au Qatar, alors qu'il se blesse dès le deuxième match. "Je n'y croyais pas. Contre le Mexique, j'ai ressenti un petit coup au quadriceps. J'ai pensé que le mieux était d'arrêter et j'ai demandé à Scaloni de me changer. Psychologiquement, ça m'a tué parce que j'allais bien. Dès que j'ai senti la tension, j'ai pensé : 'Non, pas encore, ce n'est pas possible', mais j'ai essayé de rester positif, de penser à un petit problème et que je m'en remettrais."

Quelques années plus tôt, Di Maria aurait sans doute flanché complètement. Cette fois, il avait pleinement confiance en ses capacités. "J'ai appris par l'entraîneur que je serais titulaire. Je savais que j'allais marquer un but, mais je ne savais pas quand. (...) Ce jour au Qatar a changé nos vies pour toujours. Après ce but (le dernier penalty de Gonzalo Montiel, ndlr.), nous étions éternels."