Pour certains, c'est du tout cuit. Depuis que Joachim Löw a annoncé son départ de son poste de sélectionneur de l'Allemagne après l'Euro 2021, tous les regards se tournent vers Jürgen Klopp. L'entraîneur allemand de Liverpool est le candidat le plus évident à la reprise de la Nationalmannschaft. Et il y aurait comme une forme de logique, d'ordre des choses, puisque le poste de manager des Reds reviendrait tout naturellement à Steven Gerrard. Liverpool ne pourrait pas rêver d'un meilleur moment pour rapatrier son ancienne légende, après le travail exceptionnel effectué par "Stevie G" chez les Rangers.

Klopp a besoin d'un nouveau challenge

Selon Christian Falk, rédacteur en chef du puissant média Sport Bild, Jürgen Klopp serait même la cible prioritaire de la Fédération allemande, aux côtés de l'entraîneur du Bayern Hansi Flick.

A 53 ans, Klopp vit une saison très pénible avec Liverpool qui s'apparente à un effet "fin de cycle". Son discours aurait de plus en plus de mal à passer auprès des joueurs qui, comme Klopp lui-même, auraient sûrement besoin de changement pour repartir du bon pied.

Klopp balaie la rumeur d'un revers de main

Mais il y a un frein majeur à l'arrivée prochaine de Klopp sur le banc de l'Allemagne : Klopp en personne ! Ce mardi 9 mars, en conférence de presse avec Liverpool, l'ancien entraîneur du Borussia Dortmund a catégoriquement fermé la porte :

Si je suis disponible pour devenir sélectionneur de l’équipe nationale ? Non. J’ai encore trois ans à faire à Liverpool. Quand tu signes un contrat, tu t’y tiens.

Jürgen Klopp en conférence de presse

Et ce n'est pas de la langue de bois. Selon la presse britannique, Jürgen Klopp a lié son avenir à Liverpool à la confiance de ses dirigeants. Or, selon The Telegraph et The Times, Klopp conserve tout son crédit auprès des propriétaires du club. Ces derniers le voient toujours comme "le meilleur entraîneur du monde". Une marque de confiance et d'affection qui serait allée droit au cœur du sensible Klopp. Et celui-ci aimerait rendre cette fidélité à la direction des Scousers.

Pousser Klopp dehors pour une seule saison laborieuse ? Une culture de l'instant néfaste

De plus, souhaiter le départ de Jürgen Klopp pour le bien des Reds est une vision réductrice de la culture de l'instant. Si le charismatique technicien n'y arrive pas cette saison, ce n'est pas uniquement parce que son discours est à bout de souffle. Les causes externes sont multiples : effectif décimé par les blessures et le Covid, drame personnel (la mort de sa mère), méforme de cadres usés physiquement (comme Sadio Mané), relâchement compréhensible après avoir décroché deux Graals lors des saisons précédentes (une Ligue des champions et un titre de champion d'Angleterre que la ville attendait depuis 30 ans)...

Dans le passé, les exemples ne manquent pas pour attester qu'il est erroné de se séparer d'un entraîneur qui marque le pas avec son équipe. Diego Simeone, à l'Atlético de Madrid, est probablement le cas le plus représentatif. La saison dernière, le "Cholo" paraissait au bout de sa méthode, incapable de faire progresser son équipe et semblant même la faire régresser. Mais les dirigeants des Colchoneros ont continué de croire en l'Argentin, malgré les vents contraires.

Et cette saison, celui-ci leur a rendu leur confiance en propulsant l'Atlético sur le trône de Liga. Preuve que ses problèmes n'étaient que conjoncturels, et qu'il faut considérer la valeur d'un entraîneur dans sa globalité. Un modèle que Liverpool est en train de reproduire judicieusement avec Jürgen Klopp, pour bientôt repartir vers les sommets ?