L'Olympique lyonnais aurait-il pu faire partie de la Super League en tant que membre invité ou qualifié ? On ne le saura sans doute jamais. Mais la question reste pertinente. En effet, l'OL demeure le demi-finaliste de la précédente Ligue des champions et un club important des quinze dernières années dans la compétition reine. Jean-Michel Aulas aurait donc très bien pu recevoir un coup de fil de Florentino Pérez ou de l'un des autres instigateurs de la Super League pour tâter le terrain. Le boss lyonnais s'est d'ailleurs imaginé la scène. Et sa réponse n'aurait pas été évidente, comme il l'a confié dans un entretien à L'Equipe...
Jean-Michel Aulas se serait posé des questions
En tant que passionné de ce sport, la première réaction de Jean-Michel Aulas aurait évidemment été de refuser ce concept de ligue quasi fermée, comme il l'a révélé à L'Equipe. Mais "JMA" n'est pas qu'un simple amoureux du football. Il est aussi président de club. Et il aurait donc également raisonné en fonction de ce point de vue.
Or, dans sa position, d'autres enjeux - économiques notamment - entrent en compte. Si Florentino Pérez proposait à l'Olympique lyonnais de doubler ou tripler ses recettes grâce à la Super League, Jean-Michel Aulas aurait-il automatiquement opposé un non définitif ? C'est loin d'être évident, comme le boss lyonnais l'a avoué :
"Je me suis demandé, en tant que président de l'Olympique Lyonnais, si j'avais le droit de négliger une telle '"opportunité". J'avais la conviction qu'il fallait refuser et le dire, mais par contre, je ne savais pas si je devais affirmer : on n'ira jamais. On parlait de sommes tellement énormes... "
Jean-Michel Aulas à L'Equipe
Nasser Al-Khelaïfi, le phare dans la tempête
Mais un homme a rapidement fait pencher la balance du bon côté pour Jean-Michel Aulas. Il s'agit de Nasser Al-Khelaïfi, le président du PSG. Même si le dirigeant qatarien ne pouvait pas vraiment tourner le dos à l'UEFA pour rejoindre la Super League, retenu par des enjeux trop importants, sa fermeté à s'opposer au projet a convaincu son homologue de l'OL de se conforter dans la voie du refus, comme "JMA" l'a confié.
"La position de Nasser (Al-Khelaïfi) m'a beaucoup aidé. J'ai été irrité en son temps par la manière et les moyens mis en œuvre par le PSG. Mais à partir du moment où Nasser résistait plus que tous les autres, ça démontrait qu'il fallait suivre le train UEFA et PSG. D'ailleurs, le président de l'UEFA, en plein congrès, a dit qu'il appréciait la résistance de Nasser pour le PSG, de moi-même pour l'OL, et du Bayern, des clubs qui n'ont pas suivi en dépit des montants considérables qui étaient en jeu."
Jean-Michel Aulas à L'Equipe
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Reste maintenant à qualifier l'OL pour la Ligue des champions, ce qui n'est virtuellement pas acté avec la quatrième place des Gones en Ligue 1 à l'heure actuelle. Dans le cas où les Rhodaniens restaient à quai, il serait toujours temps pour Jean-Michel Aulas de relancer l'idée de cette fameuse Super League...