Mercredi matin 21 avril, Andrea Agnelli a brandi le drapeau blanc. Le président de la Juventus, leader de la Super League avec son homologue du Real Madrid Florentino Pérez, a annoncé que le projet initial était avorté. En cause : le retrait des six clubs anglais, mardi soir 20 avril.

Andrea Agnelli résigné

Le projet de la Super League peut-il continuer sans les clubs anglais ? Telle était la question posée par l'agence de presse Reuters à Andrea Agnelli, mercredi matin 21 avril. Sa réponse a été équivoque :

"Pour être franc et honnête non, évidemment que ça n'est pas le cas. Je ne pense pas que le projet est toujours debout et en cours."

Andrea Agnelli, l'un des leaders de la Super Legue, à Reuters

L'Atlético, l'Inter et l'AC Milan jettent l'éponge

Avec le désistement de Manchester City, Manchester United, Liverpool, Chelsea, Tottenham et Arsenal, mardi 20 avril, la Super League a été amputée de la moitié de ses membres fondateurs. Mercredi 21 avril, à 13h, il n'en reste plus que trois... L'Atlético de Madrid, l'Inter et l'AC Milan, en effet, ont également annoncé leur retrait.

Le Real Madrid et le Barça pris à leur propre piège

Le comble, c'est que le Real Madrid et le Barça, qui feraient donc partie des derniers irréductibles avec la Juventus, ne peuvent même pas disputer la Super League en l'état. Les statuts des deux mastodontes du football espagnol stipulent en effet qu’ils ne peuvent participer qu’à des compétitions organisées par la FIFA, l’UEFA et la Fédération espagnole (RFEF). Pour modifier ces statuts, les deux clubs doivent demander l'approbation des socios, mais aussi passer l'écueil juridique de la Communauté de Madrid et de la Généralité. Ce qui relèverait du chemin de croix, selon la radio Cadena Cope.

Les instigateurs de la Super League s'accrochent

Pour autant, Andrea Agnelli et Florentino Pérez ne semblent pas prêts à renoncer à leur rêve. Tout en reconnaissant l'échec du projet, mercredi 21 avril, le boss de la Juve s'est accroché à son objectif. "Je reste convaincu de la beauté du projet" , a-t-il soufflé auprès de Reuters. Mardi soir 20 avril, juste avant le désistement des clubs anglais, il restait d'ailleurs persuadé de sa réussite. "Le projet a 100% de chances de succès. Il y a un pacte de sang entre nos clubs" , jurait-il auprès du quotidien La Repubblica.

Après le "Brexit" qui a frappé la Super League de plein fouet, Andrea Agnelli a néanmoins dû se rendre à l'évidence. Mais mercredi matin 21 avril, officiellement, la Super League annonçait vouloir poursuivre le combat. Pas question de mettre un terme au projet, mais plutôt de le "remodeler", comme la Super League le soulignait dans un communiqué.

"La Super League est convaincue que le statu quo actuel du football européen doit être changé. Nous proposons une nouvelle compétition européenne parce que le système actuel ne fonctionne pas. Compte tenu des circonstances actuelles, nous reconsidérerons les étapes les plus appropriées pour remodeler le projet, en ayant toujours pour objectif d'offrir aux fans la meilleure expérience possible tout en améliorant les paiements de solidarité pour l'ensemble du football."

La Super League dans un communiqué

Florentino Pérez et Andrea Agnelli ont-ils encore un tour dans leur sac ? Une dernière carte secrète à abattre ? Pour qu'une révolution soit menée à bien, elle a besoin de leaders. Mais elle a aussi besoin de partisans. Or, c'est bien ce qui manque cruellement à Pérez et Agnelli désormais...