La Chine n'est pas (encore) un grand pays du football mondial, même si c'est un objectif du président Xi Jinping, passionné de ballon rond. Pour l'instant, l'immense pays asiatique se contente de recruter des joueurs européens ou sud-américains renommés. Oscar, Javier Mascherano, Hulk ou encore Paulinho y ont joué ces dernières années. Sur les bancs de touche, on trouve aussi des grands noms comme Sven-Göran Eriksson, André Villas-Boas ou Fabio Cannavaro. Mais ce dernier, qui vient de quitter la Chine et le club du Guangzhou Evergrande, ne garde pas vraiment un bon souvenir de son expérience.

Fabio Cannavaro tourne la page chinoise

Arrivé sur le banc du Guangzhou Evergrande en novembre 2017, l'ancien Ballon d'Or italien a mis fin à son contrat avec le club. Une décision qui aurait été prise d'un commun accord entre les deux camps. Il faut dire que le club chinois, cador du football local, pourrait faire grise mine dans les prochains mois. Son sponsor, le géant immobilier Evergrande, traverse une grave crise financière qui menace tout le pays. Si le club a tenu à "remercier sincèrement M. Fabio Cannavaro pour ses grands efforts et ses contributions positives à l’équipe de Guangzhou" dans un communiqué publié sur Weibo, l'ancien joueur de la Juventus semble avoir des choses à dire sur son expérience en Chine.

Dans une interview accordée au quotidien italien Corriere Della Sera, Fabio Cannavaro n'hésite pas à évoquer une "prison dorée" à l'heure de décrire son expérience dans le pays. En effet, il explique avoir abandonné 15 mois de salaire, mais "le sentiment de vivre dans une prison, même dorée, a fait la différence" (pour prendre la décision de partir). A quoi fait-il référence ? Au contexte sanitaire de la pandémie de Covid-19 en Chine, qui l'a contraint à faire de gros sacrifices.

"Pour rentrer chez moi, j'ai dû rester dans un hôtel seul pendant quinze jours, puis sept jours à la maison sans pouvoir sortir et communiquer ma température tous les jours. Avec la perspective de ne pas pouvoir voir ma famille pendant je ne sais combien de temps encore."

Fabio Cannavaro au Corriere della Sera

Le père de trois enfants avait laissé sa famille en Italie durant son expérience en Chine. Si la situation était sans doute déjà difficile à vivre en temps normal, les fortes restrictions liées à la pandémie de Covid-19 étaient visiblement devenues trop difficiles à tolérer.

Un beau palmarès en Chine

Pour autant, tout n'est pas non plus à jeter dans l'expérience chinoise de Fabio Cannavaro. Le champion du monde 2006 explique ainsi que l'expérience l'a aidé à "grandir", à "vivre intensément dans un endroit différent et à en tirer des enseignements." La pandémie l'a toutefois incité à revoir ses priorités.

"Il y a eu des moments où être au contact de ma famille m'a manqué d'une manière étouffante. Surtout les deux dernières années. La pandémie de la Covid m'a amené à réfléchir."

Fabio Cannavaro au Corriere della Sera

En Chine, pour entraîner le club de Guangzhou Evergrande, Fabio Cannavaro touchait la bagatelle de 14 millions d'euros par an. Il a aussi bien rempli son armoire à trophée, remportant la Supercoupe de Chine (2018) et le championnat local (2019). Il regrette toutefois de ne pas avoir réussir à gagner la Ligue des champions asiatique. Au mois d'août dernier, il avait aussi échoué à remporter un nouveau titre national.

Reste désormais à savoir quelle sera la prochaine destination de Fabio Cannavaro. Au-delà de son désormais ancien club, le Ballon d'Or 2006 a seulement entraîné des équipes de championnat "secondaires" pour l'instant dans sa carrière : Al-Ahli, Al-Nassr et Tianjin Quanjian. Et si c'était l'heure de tenter l'aventure européenne pour lui ?