Le football féminin espagnol vit des heures plus qu'agitées. Après avoir atteint les sommets en remportant la Coupe du monde à Sydney face à l'Angleterre, l'Espagne a ensuite été happée par la polémique, celle du baiser volé de Luis Rubiales, président de la Fédération espagnole de football, à Jenni Hermoso. Et un mois plus tard, tout n'est pas encore réglé. Loin de là. Rappelées en sélection contre leur gré, Alexia Putellas et Irene Paredes sont venues s'expliquer devant la presse avant d'affronter la Suède en Ligue des nations.

Putellas et Paredes prennent la parole

Elles étaient attendues, et elles ont pris la parole. Irene Paredes et Alexia Putellas, cadres de l'équipe espagnole et du FC Barcelone, se sont expliquées devant la presse, après la sélectionneuse Montse Tomé. Dans un premier temps, la double Ballon d'Or espagnole n'y est pas allé par quatre chemins et a voulu être pour le moins transparente. "On demande depuis longtemps à être écoutées. On avait déjà détecté une discrimination systématique avec le football féminin. Il a fallu énormément se battre pour être écoutées. Après la finale du Mondial, nous avons vécu des choses inadmissibles. Et l'assemblée générale postérieure a été la goutte qui a fait déborder le vase. On s'est dit qu'on ne voulait plus continuer sur cette voie. Et on a décidé qu'il y aurait désormais tolérance zéro", a expliqué la joueuse du Barça, en référence au comportement de Luis Rubiales à l'encontre de Jenni Hermoso.

Irene Paredes, de son côté, a clairement fait savoir qu'elle ne souhaitait pas venir en sélection. "On ne voulait pas venir. On avait décidé après plusieurs conversations avec la Fédération que ce n'était pas le moment. Mais on n'a pas eu le choix. On accepte d'avoir plusieurs réunions. À partir de ce moment-là, on a pris la décision de rester. On s'est mis d'accord pour avoir de sanction, mais on a décidé de rester. Pas parce qu'on se sent bien, pour toute la situation, pour la façon dont tout s'est déroulé" a affirmé l'ancienne défenseure centrale du Paris Saint-Germain.

"On n'enlève et met personne"

Par ailleurs, les deux joueuses ont reconnu qu'elles dormaient très peu, et qu'elles enchaînaient les réunions, certaines jusqu'à 5h du matin. "On dort à peine depuis plusieurs semaines, et on continue de s'entraîner. La seule chose que nous voulons c'est jouer au football et être respectées. Jusqu'à présent, cela n'a pas été possible. On doit changer des choses pour pouvoir seulement nous dédier qu'au football. On n'avait pas senti de soutien", a poursuivi Paredes, avant qu'Alexia Putellas n'en dise plus sur leur rôle dans le départ de Luis Rubiales et autres dirigeants.

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Montse Tomé, la nouvelle sélectionneuse de l'Espagne, avec Alexia Putellas. (Icon Sport)

"On n'enlève et on ne met personne. Simplement, on dénonce. La RFEF est celle de tous les Espagnols, mais il doit y avoir une tolérance zéro. On a demandé à voir partir une personne qui a commis un abus. Ce n'est pas une question sportive, cela va au-delà de ça" a conclu la joueuse du Barça