La différence de caractère affiché entre Corinne Diacre et Hervé Renard se fait déjà ressentir. Alors qu'il vient d'être officialisé en tant que nouveau sélectionneur de l'équipe de France féminine, l'ancien coach de l'Arabie Saoudite a accordé un entretien au journal L'Equipe. D'un ton engagé et prêt à relever l'énorme défi qui l'attend (Coupe du monde cet été), Hervé Renard se confie sur son arrivée à la tête de l'équipe de France.
Hervé Renard : "Être sélectionneur des Bleues ? J'en suis ravi et fier"
Alors que la FFF avait chargé un petit groupe de trouver le futur sélectionneur, Hervé Renard faisait partie des cibles. "Les choses doivent être claires. J'ai fait passer le message que ça pouvait m'intéresser. Après, il y avait un groupe de décideurs, ils ont jugé qu'ils avaient envie de continuer cette aventure de l'équipe de France féminine avec moi. J'en suis ravi et fier", explique-t-il.
Avant de poursuivre sur la différence de prestige entre ce qu'il a pu faire avant et le football féminin. "Je n'ai pas de plan de carrière défini. J'ai fait tellement de choses différentes, je suis sûr que ça va m'enrichir dans ma carrière d'entraîneur. C'est toujours bénéfique de rencontrer des gens différents. Et puis c'est mon pays, c'est la France. Depuis toujours, je suis un fou de sport et pas seulement de football. Il y a des moments magiques pour le sport français avec des titres de champions du monde ou olympiques. Vivre ces moments, ça sera encore plus fantastique."
"Avec l'Arabie Saoudite, ma mission était terminée"
Selon toute vraisemblance, Hervé Renard a accepté un salaire de 400.000€ par an pour prendre la relève de Corinne Diacre. Des émoluments bien loin du matelas financier sur lequel il était assis en Arabie Saoudite (300.000€/mois). Il réagit. "J'ai passé trois ans et huit mois en Arabie saoudite. On a fait une très belle Coupe du monde, dont un match qui restera à jamais dans l'histoire du football saoudien. Ma mission était terminée. J'ai dit - et je n'ai pas eu peur de le redire - que j'avais l'impression que je ne pouvais pas faire mieux. Donc j'avais besoin d'un nouveau challenge et c'est souvent une question de timing dans le football."
Avant de poursuivre. "Un jour, je repartirai. J'ai démarré en N3, j'étais un illustre inconnu, je gagnais ma vie comme les entraîneurs de ce niveau et je suis allé chercher tout ce que j'ai eu. En Afrique et en Asie, j'aurai toujours des possibilités. Je ne prends pas de risques. J'ai envie de vivre cette expérience. J'y crois."
"On m'a promis l'enfer, donc on va y aller"
Enfin, il raconte comment il se sent au moment de se lancer dans ce nouveau challenge. "J'aime bien les choses difficiles. On m'a promis l'enfer. Donc on va y aller", explique-t-il dans un premier temps. Il revient ensuite sur sa relation avec Didier Deschamps. Pour lui, c'est le modèle à suivre. "On a déjà échangé. Ça fait douze ans qu'il est dans cette maison. Il en connaît les rouages par coeur. Didier Deschamps, c'est une source d'inspiration pour tous les entraîneurs français. C'est le roi de la gagne. Partout où il passe, il gagne, ce n'est pas un hasard. C'est un modèle pour nous. Remporter des trophées en tant que joueur puis entraîneur, c'est magique. Je suis en admiration devant lui."
Il poursuit ensuite sur sa mentalité avant le début de la Coupe du monde et le challenge qui lui fait face. "Un petit peu, oui, parce que le laps de temps est très court. Mais parfois, ce n'est pas plus mal. Au moins tout le monde est fixé et sait à quoi s'attendre. Moi, je serai très clair. Je ne ferai de cadeaux à personne. Il faut gagner sa place. Après, il y aura des contentes, il y aura des mécontentes. C'est l'histoire du sport, du football."