Le Graët en roue libre

Les images du dernier numéro de Complément d'enquête diffusé sur France 2 jeudi soir, ont révélé le cadre de vie et les conditions dans lesquelles travaillent certains personnels de la Coupe du Monde. Il est notamment question des salariés de l'hôtel où vont séjourner les Bleus. Les employés sont entassés à 4 dans une petite chambre et les autres pièces sont insalubres. Pour autant, cela ne semble pas interpeller Noël le Graët. Invité à s'exprimer sur le sujet, l'homme à la tête de la FFF a déclaré : "Je ne vois pas ce qu'on peut raconter de négatif. C'est pas insoluble ça, c'est des coups de peinture et ça ira. Il y a encore le temps de réparer ça."

Les propos du dirigeant n'ont pas plu à la ministre des Sports. Elle-même invitée à réagir dans RTL Matin, Amélie Oudéa-Castéra a reconnu être choquée. "J'ai trouvé cette réaction hors-sol, et j'ai trouvé qu'elle manquait à la fois d'humanité, et même de lucidité." Quelques jours avant la diffusion de l'émission, Noël Le Graët avait informé avoir demandé une enquête sur la société de sécurité pour laquelle les salariés filmés travaillent. Il doit désormais rendre des comptes.

La ministre des Sports veut des preuves de l'action de la FFF

Déterminée à remédier à la passivité de l'instance suprême du football français, la ministre compte bien resserrer l'étau. "J'ai eu un premier retour (des actions menées par la FFF pour les droits de l'Homme au Qatar, ndlr), qui honnêtement n'a pas levé mes doutes. Je ne vais pas les lâcher sur ce sujet. Il nous reste 5 semaines et je veux des garanties."

L'ancienne joueuse de tennis est formelle, un travail a été commencé, et il ira au bout. "Je veux qu'on soit vigilant et irréprochable (...). Ils se sont engagés à se retrouver sur place dans les tous prochains jours, ils doivent faire le job" a-t-elle insisté. Après les révélations de graves dysfonctionnement en son sein, la FFF est décidément dans l'œil du cyclone.