C'est une affaire qui tourne indéniablement au vinaigre. Depuis plusieurs années, le FC Barcelone tend à plus faire parler de lui pour des problèmes extrasportifs que pour ses performances sur le terrain. Premier de Liga mais éliminé des Coupes d'Europe, le Barça a d'autres embarras à régler. En effet, il y a quelques semaines, une affaire de corruption éclatait dans les médias espagnols. Désormais appelée "Affaire Negreira", celle-ci met en scène plusieurs dirigeants barcelonais qui ont réalisé des versements vers un ancien arbitre espagnol. El Mundo avait en effet révélé que le club catalan avait versé pas mois de 6 millions d'euros à la société de José María Enríquez Negreira, dont il est le seul gérant, afin de bénéficier de conseils sur les questions arbitrales.
Et après que la Fédération royale du football espagnol a transmis tout ce qu'elle savait sur cette affaire à l'UEFA, la justice espagnole a, elle aussi, pris les devants.
Le Barça inculpé !
Dans des propos relayés par El Mundo, on apprend que le tribunal de Barcelone vise toutes les parties de corruption, abus de confiance et faux en écritures de commerce. Selon le parquet catalan, "le Barça a conclu et maintenu un accord verbal strictement confidentiel avec l'accusé Enriquez Negreira, de sorte qu'en sa qualité de vice-président de la CTA (comité technique des arbitres) et en échange d'argent." Il dénonce "des actions tendant à favoriser Barcelone dans la prise de décision des arbitres dans les matches joués par le club, et donc dans les résultats des compétitions". Le Barça aurait également eu une influence sur "la proposition de candidats aux postes d'arbitres internationaux." Il aurait également participé aux discussions pour désigner les arbitres pour les matchs.
Dans cette affaire, le FC Barcelone est poursuivi en tant que personne morale. Autrement, le parquet barcelonais a inculpé Josep Bartomeu, Sandro Rosell, Oscar Grau et Albert Soler, tout comme Negreira, l'arbitre qui a touché ces versements. Il ne fait donc aucun doute que l'avenir du Barça prend une drôle de tournure. Affaire à suivre, donc.