Actuellement avec l'Équipe d'Espagne, qui s'apprête à disputer deux matchs, face à la Géorgie et Chypre, Dani Carvajal était l'invité de RadioEstadio Noche sur Onda Cero dans la soirée du 5 septembre. Même si l'ensemble de la sélection s'est déjà exprimé au cours d'une déclaration commune pour condamner le comportement de Luis Rubiales, le latéral droit n'a pas pu échapper à de nouvelles relances sur cette affaire qui secoue le football espagnol.

Carvajal justifie le mutisme individuel

Carvajal l'a rappelé, sur l'affaire Rubiales, les joueurs de la Roja ont bien communiqué par le biais d'un texte qu'ils ont collectivement préparé, avant que celui-ci ne soit lu par Alvaro Morata devant la presse. Toutefois, à l'instar de la plupart de ses coéquipiers, il ne s'est pas exprimé individuellement. Cette absence de parole, qui a pu alerter, le natif de Leganés l'a expliqué. "Chacun exprime ses opinions comme il l'entend. Je suis plus réservé, je n'exprime pas les miennes. Le fait qu'un footballeur n'ait pas parlé, je ne crois pas que ce soit quelque chose de mal. Au final, chacun peut décider, penser, faire ce qu'il veut", a-t-il ainsi commencé.

Plutôt transparent sur le coup, l'ancien pensionnaire du Bayer Leverkusen a aussi évoqué une autre raison qui explique plus clairement la discrétion de nombreux acteurs du football. "La question a été tellement politisée que ça fait peur. On a peur de donner notre avis. Vous avez peur de dire quelque chose qui pourrait être faux ou qui pourrait être mal interprété. Je pense que c'est pour ça que la grande majorité des footballeurs espagnols ne s'est pas prononcée."

Il critique, mais temporise

Alors que sa prise de position pouvait paraître ambiguë, Carvajal a tenu à la clarifier. Il ne tolère pas l'attitude de Rubiales. "Nous sommes d'accord qu'un président d'une fédération ne peut pas avoir ce type de comportement et il reconnaît lui-même qu'il a commis une erreur. Ce sont des gestes malheureux durant lesquels il fait une erreur et c'est ce que nous montrons."

Toutefois, le joueur de 31 ans refuse d'endosser la posture du juge qui condamne. "Dans la déclaration, nous reconnaissons que le comportement du président n'est pas approprié. Dans votre question, vous considérez Jennifer (Hermoso, ndlr.) comme victime, mais en fin de compte, il y a des entités juridiques qui se demandent si elle est vraiment victime de quelque chose. C'est en cours de traitement. Finalement, nous restons en dehors de cela. Des gens qui doivent décider s'il y a un coupable et une victime. Eh bien, cela se saura. On ne peut donc pas prendre position ou condamner telle ou telle partie à l'avance sans savoir vraiment ce qui s'est passé, ce qui a été stipulé, car à ce jour, Jennifer n'a pas non plus déposé de plainte." Une recherche de neutralité décidément bien difficile à atteindre, d'autant plus que la joueuse a bien porté plainte depuis.