Alors que l'OM tournait plutôt bien avec un système classique à quatre défenseurs et trois milieux de terrain, Roberto De Zerbi a pris la décision de tout changer en passant à un 3-4-3. Un système qui pose question eu égard des derniers résultats.

L'Olympique de Marseille traverse une zone de turbulence, matérialisée par deux défaites consécutives (contre l'Atalanta et Lille), qui remettent en question le choix tactique récent de Roberto De Zerbi : le passage à une défense à trois (3-4-3). Ce revirement, après une période de stabilité retrouvée en 4-3-3, a déséquilibré l'équipe, exposant des failles structurelles cruciales, notamment au cœur du jeu.

La principale victime de cette configuration est l'entrejeu marseillais. Le double pivot formé par Kondogbia et Vermeeren se retrouve systématiquement isolé et surchargé. Face à des milieux adverses plus denses et organisés (comme le milieu à trois du LOSC), les deux milieux de terrain peinent à absorber le pressing et à initier des circuits de relance collectifs. L'absence d'un troisième milieu de terrain, dont l'importance a été soulignée lors de matchs précédents (Gomes ou Bakola), prive l'OM de points d'appui essentiels entre les lignes. Ceci limite leur capacité à maîtriser le tempo et à protéger le ballon, forçant souvent des progressions individuelles plutôt que des mouvements d'équipe fluides.

Roberto De Zerbi fautif ?

Ce déséquilibre se répercute directement sur la première ligne défensive. Sans relais proches dans les zones intermédiaires, les trois défenseurs centraux (Aguerd, Balerdi, Pavard) se retrouvent contraints de porter la relance, souvent réduite à des dégagements longs et imprécis. Pour une équipe qui ambitionne de poser son jeu au sol, ce manque de cohérence dans la construction est un signal d'alarme.

Au-delà du système, la question des profils accentue la problématique. Si Hojbjerg semble être le joueur capable d'apporter le volume et la compensation nécessaires à un tel double pivot, son absence ou le manque de forme d'un O'Riley qui n'est plus titulaire réduisent les alternatives. Vermeeren, malgré ses qualités balle au pied, manque encore du volume défensif requis pour soutenir un double pivot exigeant sur 90 minutes, tandis que Kondogbia a montré des signes de fatigue physique en seconde période contre Lille.

Le 3-4-3 n'est pas un schéma tactique à bannir totalement, comme l'a montré la victoire face au PSG. Cependant, les difficultés actuelles posent la question de l'équilibre général : le football moderne exige le contrôle du cœur du jeu. Actuellement, dans cette configuration, l'OM perd la bataille de la densité et du soutien dans cette zone essentielle, ce qui entrave sa capacité à imposer son style. Des ajustements, qu'ils soient tactiques ou liés à l'utilisation des joueurs disponibles, sont impératifs pour retrouver la maîtrise et la stabilité.