Si l'OM ne gagne pas face à la Lazio, ce jeudi 4 novembre, il n'aura plus son destin entre les mains en Ligue Europa. Les Marseillais resteraient en effet troisièmes de leur poule derrière Galatasaray et le club italien, et ils devraient alors espérer un faux pas de leurs adversaires pour passer la phase de poules. Si les choses venaient à tourner ainsi, ce serait un crève-cœur, tant l'OM a jusqu'ici été le club le plus séduisant de sa poule.
La formation de Pablo Longoria a cumulé 19 tirs contre le Lokomotiv Moscou en ouverture de la compétition, puis 11 face à Galatasaray et 14 contre la Lazio lors de la dernière journée. A chaque fois, les partenaires de Dimitri Payet ont dominé leur adversaire du soir. Plus globalement, ils affichent même le taux de possession le plus élevé de la Ligue Europa (65%). Au vu des promesses affichées et de son envie dans la compétition - ce qui est très rarement le cas chez les autres gros morceaux européens - l'OM devrait presque faire figure de terreur de la C3. Mais avec seulement 3 points en 3 journées et un minuscule but inscrit (sur penalty), le club français se situe parmi les traînards.
L'OM ne concrétise pas ses belles intentions
Il faut rappeler que ce n'est donc ni un problème d'envie, ni d'infériorité si l'OM ne décolle pas en Ligue Europa. Jorge Sampaoli prend la compétition très au sérieux ("le match contre Galatasaray est vital pour nous" affirmait-il déjà avant la deuxième journée) et l'entraîneur argentin ne fait que très peu tourner (Guendouzi, Payet et Milik étaient encore titulaires lors du dernier match). Le club phocéen a donc tous les ingrédients, a priori, pour cartonner. Tous, sauf un : l'efficacité. En 44 tirs dans la compétition, l'OM n'a donc trouvé la cible qu'une fois sur penalty.
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Pour certains, l'explication était toute trouvée : l'absence d'un vrai buteur au sein des rangs marseillais, Arkadiusz Milik ayant été blessé jusqu'au 30 septembre. Mais l'OM n'a en réalité jamais été aussi inefficace depuis le retour de son "grantatakan" polonais, alors que les Phocéens avaient toujours marqué au moins deux buts par match jusqu'au 16 septembre. Cela s'explique assez logiquement : l'OM, qui a beaucoup changé cet été, doit se réhabituer à un vrai avant-centre, alors que l'effectif avait trouvé ses repères avec un faux n°9 comme Dimitri Payet. Des ailiers comme Cengiz Ünder et Konrad de la Fuente, arrivés au mercato, doivent notamment trouver ces réglages avec Milik.
Le blocage de la Coupe d'Europe
En réalité, le mal est plus profond pour l'OM. Et il n'a rien d'étonnant quand on se penche sur les résultats du club en Coupe d'Europe ces dernières années. L'an dernier, le club phocéen avait touché le fond en établissant un triste record de 13 défaites consécutives en Ligue des champions. Mais en Ligue Europa, ce n'est pas beaucoup mieux, avec une série en cours de 11 matchs sans victoire. Cet OM a tout simplement perdu son ADN européen, et c'est ce qui fait toute la différence au moment de rafler une victoire après 90 minutes.
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Malgré la flamme qui anime Sampaoli en Ligue Europa, ses joueurs ont à chaque fois manqué d'expérience, de jus, de hargne ou de supplément d'âme en fin de match contre le Lokomotiv Moscou et les autres. Et ce n'est peut-être pas un hasard car ces joueurs, inconsciemment, savent que la Ligue des champions les attend la saison prochaine s'ils gardent la cadence en Ligue 1. Troisièmes du championnat, et alors que leurs plus proches poursuivants se nomment Lens, Rennes, Lyon, Strasbourg, Angers et Nantes, les Marseillais ont peut-être inconsciemment tendance à lever le pied en C3 pour garder de la fraîcheur sur la scène domestique. Car avec le football sur-vitaminé prôné par Sampaoli, il est déjà difficile de maintenir un rayonnement intense sur toute la durée d'un match, alors sur toute une saison...