Klopp n'a plus la recette contre les petits

La dernière défaite contre Leeds fait mal, très mal pour Liverpool. Non seulement elle a été subie à Anfield, souvent réputé comme imprenable, mais elle succède à un autre revers en Premier League, celui essuyé à Nottingham. Ces deux contre-performances contre des formations mal placées mettent en exergue des limites exprimées par la formation de Jürgen Klopp. En conférence de presse, le tacticien l'a reconnu : "Le problème est que nous ne pouvons pas contrôler ce genre de match pour le moment, c'est évidemment un problème." Malgré un succès contre Manchester City et une campagne plutôt honorable en C1, le club de la Mersey a donc replongé.

Trop friable derrière, en témoigne la passe en retrait complètement manquée de Joe Gomez samedi sur le but de Rodrigo, Liverpool peine désormais aussi à faire la décision devant. Pourtant, Salah et ses coéquipiers ne manquent pas vraiment d'occasions. En réalité, ils ont pris la mauvaise habitude de faire briller les gardiens adverses. Ce week-end, le rempart français Meslier a réalisé 9 arrêts ! La semaine passée, dans les cages de Forest, Henderson en avait fait 7. Plus tôt dans la saison, avec Everton, Pickford était intervenu 8 fois.

Un Liverpool d'un autre temps

Actuellement 9e de Premier League, Liverpool est à 8 points du top 4, synonyme de qualification en Ligue des Champions. Sans conserver sa place en C1, le club anglais le plus titré de la compétition accuserait de grosses pertes économiques. Son attractivité en prendrait aussi un coup, alors que de nombreuses carences ont déjà été ciblées au sein de l'effectif. Après 12 matchs joués en championnat, Klopp présente un bilan de 4 victoires, 4 nuls et 4 défaites. De tels résultats renvoient à des souvenirs très douloureux pour les supporters de Liverpool. Le dernier coach qui a présenté un tel bilan n'est autre que Roy Hodgson, en 2010. L'entraîneur anglais avait finalement été limogé après 20 matchs de Premier League. Et si le manager allemand ne finissait pas la saison ?

Klopp inquiété ?

La ressemblance avec Roy Hodgson est bien réelle sur le plan comptable, mais elle s'arrête là. À la différence du coach arrivé en provenance de Fulham à l'époque, Jürgen Klopp a tout gagné avec Liverpool. Sur ces 30 dernières années, il est même potentiellement la meilleure chose qui soit arrivée à Anfield. Son équipe montre moins d'envie (Liverpool a parcouru 11 kilomètres de moins que Leeds samedi dernier), mais qui d'autre que lui saurait mieux la remotiver ? Par ailleurs, les blessures et le calendrier démentiel ont fortement limité sa marge de manœuvre. Cet été, l'homme aux trois finales de C1 en 5 ans voulait Tchouaméni, mais plus haut, le club n'a pas été capable de lui ramener. S'il a longtemps affirmé qu'il n'avait pas besoin de renfort, il a finalement admis le contraire, bien conscient des problèmes rencontrés par son équipe, en particulier au milieu. En prenant en compte les ventes réalisées, la direction a très peu dépensé en comparaison à la majorité des autres clubs anglais. Éjecter Klopp rimerait forcément avec ingratitude.

Klopp sera toujours sur le banc de son équipe pour ses prochains matchs (Icon Sport)
Klopp sera toujours sur le banc de son équipe pour ses prochains matchs (Icon Sport)

Surtout, dans ce cas extrême, qui remplacerait le grand artisan de la résurrection de Liverpool ? Steven Gerrard ? L'ancien symbole du club avait tout pour être le successeur désigné de Klopp, mais pas si tôt, encore moins après une expérience mal achevée avec Aston Villa. Se séparer de l'Allemand à court terme serait un choix surprenant, surtout à l'approche d'une trêve internationale d'un mois. Cette coupure a tout pour remettre les compteurs à zéro, tant sur le plan physique que psychologique. Fin décembre, c'est un peu une nouvelle saison qui débutera, et seulement à l'issue de celle-ci, discuter de l'avenir de Klopp aura plus de sens. Pour l'ancien joueur et entraîneur Tim Sherwood, il se pourrait même que l'ancien de Dortmund parte de lui-même, s'il venait à échouer à atteindre le top 4.