Une situation complexe

En Premier League, les temps sont durs pour les entraîneurs. Ce week-end, c'est Bruno Lage qui a été démis de ses fonctions à Wolverhampton. Après Scott Parker et Thomas Tuchel, le Portugais est donc le troisième coach à être renvoyé, et nous ne sommes que début octobre. La sack race continue outre-Manche, et la cote de Jürgen Klopp ne va pas dans le bon sens pour certains. Il faut dire que le nul concédé à Anfield contre Brighton n'a pas vraiment renvoyé de bons signaux. Avec trois nouveaux buts encaissés, Liverpool n'a plus rien d'insubmersible. En conférence de presse, le manager allemand l'a admis : ce résultat "ressemble à une défaite". Plus que décontenancés par des Seagulls qui évoluaient pour la première fois sous les ordres de Roberto De Zerbi, les Reds ont beaucoup souffert, et ce n'est pas la première fois cette saison.

Malgré une victoire d'entrée contre Manchester City lors du Community Shield, Liverpool a bel et bien accusé un retard à l'allumage en Premier League. Les nuls contre Fulham et Crystal Palace ont soulevé quelques doutes, confirmés par une défaite à Old Trafford. Derrière, les hommes de Klopp ont repris du poil de la bête. Un festival tout d'abord, avec une victoire record face à Bournemouth (9-0). Les trois points glanés in extremis contre Newcastle ont laissé présager une bonne passe, mais elle n'a pas eu lieu, bien au contraire. Outre un nul décevant contre Everton, c'est surtout la claque prise à Naples (4-1) qui a acté un début de crise.

Les Reds de Liverpool ont volé en éclats à Naples. (Icon Sport)
Les Reds de Liverpool ont volé en éclats à Naples. (Icon Sport)

La situation est déjà bien préoccupante, mais en regardant le calendrier, le pire est potentiellement encore à venir. Les deux prochaines journées de championnat, les Reds affronteront Arsenal et Manchester City, les meilleures formations de ce début de saison. Avec seulement 10 points en 7 matchs, ils n'ont donc peut-être pas encore touché le fond. Une révolution à venir avant la fin de l'automne ?

Klopp a toujours eu du temps

Si l'on décrypte le comportement des propriétaires de Liverpool, Jürgen Klopp n'a jamais été menacé. Le voir à ce point en difficulté peut sembler nouveau, mais il a déjà connu des périodes moins fastes avec le club qu'il a rejoint en octobre 2015. Ses débuts sur les bords de la Mersey furent d'ailleurs modestes. À l'issue de sa première saison, les Reds ne sont que 8e de Premier League. En Europa League comme en League Cup, ils s'inclinent en finale. Sur sa seconde saison, il permet à son équipe de retrouver la C1, grâce à une 4e place. C'est seulement à ce moment-là que Liverpool va entamer trois saisons folles. Klopp a donc eu le temps de préparer son jeu.

Pour l'exercice 2020-21, la défense du titre se passe mal, la faute à de trop nombreuses blessures. Il y avait bien une crise de résultats, mais l'ancien coach de Dortmund a été conforté. Finalement, grâce à une très belle série en fin de saison, il parvient à maintenir l'équipe dans le top 3. Aujourd'hui, peu de choses justifieraient le fait de séparer de Klopp, d'autant plus que ses succès lui ont conféré un statut d'historique.

Enfin, il y a de sérieuses pistes qui expliquent la baisse de régime de Liverpool. Les blessés ont encore été très nombreux depuis la préparation estivale. Globalement, l'équipe accuse le coup sur le plan physique. Cela fait bien longtemps qu'elle excelle dans toutes les compétitions, sans qu'elle soit autant modifiée que ses concurrents. Pour l'été prochain, les dirigeants ont déjà prévu de mettre la main à la poche. Pour Klopp, qui ne se sent pas inquiété par ces derniers, il va falloir faire le dos rond et vite retrouver une place honorable, à défaut de jouer tous les titres possibles.