C'était il y a trois mois à peine. En demi-finale de l'Euro 2020, l'Italie et l'Espagne se livraient une bataille redoutable et sans vainqueur, au terme de 120 minutes palpitantes. Si la Squadra Azzurra avait finalement forcé la décision aux tirs au but (1-1, 4-2 t.a.b) pour la suite que l'on connaît, la Roja est sans doute l'équipe qui a le plus bousculé les Italiens depuis très longtemps. Et les partenaires d'Aymeric Laporte comptent bien reproduire la même partition, ce mercredi 6 octobre à Milan, pour pousser à nouveau la Nazionale dans ses retranchements. D'autant qu'il y a une finale de Ligue des nations en jeu, et une folle série d'invincibilité en cours de son rival à stopper (37 matchs sans défaite depuis le 10 septembre 2018)...
L'Espagne se cherche encore et toujours
Oui mais voilà. Depuis son superbe parcours à l'Euro, l'Espagne est retombée dans ses tâtonnements. Sa défaite 2-1 en Suède pour son premier match post-Euro, ainsi que son dernier succès laborieux au Kosovo (0-2), ont mis en lumière les limites qui avaient été en partie masquées pendant le tournoi estival. Fragilité en défense, possession stérile... Et Luis Enrique ne fait rien pour arranger la situation.
Le sélectionneur continue ses expérimentations et change de onze de départ comme de chemise. Ce mercredi, c'est l'ailier Ferran Torres qui devrait évoluer en pointe, accompagné par Pablo Sarabia et Mikel Oyarzabal sur les ailes. Rien de bien effrayant pour la Squadra Azzurra... D'autant que le joyau Pedri est blessé et manquera à l'appel. Quant à Busquets, Jordi Alba et Eric García, ils sont en souffrance au Barça. Et signe que cette Espagne se cherche encore, le jeune ailier du Barça Gavi (17 ans) a été convoqué après seulement... 363 minutes en professionnel !
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Une Italie amoindrie
L'Italie, malgré son statut de championne d'Europe, ne se présente pas non plus dans les meilleures dispositions. Son avant-centre de l'Euro Ciro Immobile est blessé, tout comme sa doublure Andrea Belotti. Pour dépanner, c'est Lorenzo Insigne qui devrait évoluer avant-centre, lui qui n'a joué que 14 fois à ce poste dans sa carrière. Et pour remplacer le Napolitain à l'aile gauche de l'attaque, c'est le milieu central Lorenzo Pellegrini (Roma) qui est attendu comme titulaire... à un poste qu'il découvrira !
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D'autre part, dans quel état mental se trouvera Gianluigi Donnarumma ? Pour son retour à Milan, le gardien du PSG a reçu un accueil particulièrement glacial, avec des banderoles hostiles déployées dans la ville. "Donnarumma, homme de merde, tu ne seras plus jamais le bienvenu à Milan" , affiche l'une d'entre elles. Les sifflets devraient aussi accompagner chacune de ses prises de balle à San Siro...
Enfin, l'Italie a aussi subi le naturel contrecoup de son triomphe à l'Euro, avec des matchs nuls contre la Bulgarie (1-1) et la Suisse (0-0). Cette Squadra Azzurra est logiquement un peu moins mordante que les chiens fous qui la représentaient cet été.
Une rencontre débridée à prévoir ?
L'enjeu n'est pas non plus de nature à proposer un combat épique. Que vaut une Ligue des nations par rapport à un Euro ? Ce ne sera un drame ni pour l'Italie ni pour l'Espagne de rendre les armes ce mercredi. Néanmoins, le sélectionneur italien Roberto Mancini a certifié en conférence de presse qu'il prenait ce rendez-vous très au sérieux. "Oui, c'est une compétition importante. C’est un rendez-vous capital pour mesurer notre force et notre progression. Mine de rien, nous ne sommes qu’à 14 mois de la Coupe du monde. Nous nous devons de jouer de mieux en mieux."
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Et l'Italie pourrait bien tenter un coup ce mercredi. En demi-finale de l'Euro 2020, elle avait été dominée par l'Espagne, qui avait réussi à contrecarrer son pressing haut pour acculer la Squadra Azzurra près de ses cages. Roberto Mancini acceptera-t-il de subir à nouveau ? Ne cherchera-t-il pas à reprendre le contrôle des événements, justement pour mesurer la progression de son équipe ? La Squadra Azzurra a déjà montré qu'elle savait faire le dos rond face à des sélections du profil de l'Espagne. Il serait donc beaucoup plus intéressant pour Mancini d'explorer une stratégie plus "active" , en allant chercher la Roja très haut, comme elle le fait habituellement. Une tactique qui pourrait offrir une rencontre débridée... et un nouveau duel juteux ?