La décision est tombée et n'a surpris personne. 24 années après Zinédine Zidane, Karim Benzema a remporté le 66ᵉ Ballon d'Or et devient ainsi le cinquième joueur français à mettre la main sur le prix (après Kopa, Platini, Papin et donc Zidane). Au-delà des statistiques, c'est surtout l'importance des buts marqués par l'attaquant français qui impressionne. Benzema est vraiment ce qu'on appelle un joueur "clutch".

Une définition empruntée au basketball

Une performance "clutch" ou un joueur "clutch" est une expression utilisée depuis longtemps en NBA et, de manière générale, pour les sports américains. Avec la généralisation des analyses sportives, cette expression s'est adaptée à toute sorte de sport. Ce phénomène est défini par la capacité des athlètes sous pression, généralement dans les derniers instants d'un match, à réaliser une grande performance et ainsi changer l'issue du match.

Les statistiques pures de la saison 2021/2022 de Karim Benzema sont bonnes. Avec 0,94 but par match, l'attaquant français a effectué une bonne saison en tant que buteur. Si ces chiffres sont bien en deçà des records (1,21 but par match pour Messi en 2011/2012 ou encore 1,17 pour CR7 en 2014/2015), ils sont impressionnants lorsqu'on s'intéresse à l'importance de chaque but.

Benzema a marqué une majorité de buts changeant le cours du match

Nous l'avons déjà mis en valeur, le Ballon d'Or 2022 remporté par Benzema récompense autant une année collective incroyable qu'un joueur travaillant de manière acharnée. Lorsqu'on analyse les 50 buts marqués par Benzema en 2021/2022, on remarque à quel point l'attaquant français a marqué des buts importants pour son équipe.

Nous avons catégorisé les buts en trois catégories. Les buts "clutch" correspondent aux buts permettant de prendre l'avantage ou égaliser. Les buts "break" sont ceux qui ont permis aux équipes de Benzema de prendre un deuxième but d'avance ou revenir à un but. Enfin, les buts "plaisir" sont les restants (les buts permettant un +3, +4, ou +5). Il est alors incroyable de voir que 62 % des buts marqués par Benzema ont directement changé le cours d'une rencontre. Seuls 20 % des buts inscrits entrent dans la catégorie "plaisir".

Karim Benzema, le buteur qui s'exprime quand il le faut

En poussant cette analyse, il est possible d'encore prouver le côté "clutch" de la saison de Benzema. Lorsqu'on s'intéresse à l'année de l'attaquant français, on remarque qu'il a inscrit une grande partie de ses buts à deux moments charnières de l'année. En effet, près de la moitié de ses buts ont été marqués en septembre et avril.

Si le mois de septembre de Karim Benzema est fortement aidé par de belles performances en championnat et la présence de matchs de qualifications à la Coupe du monde avec l'équipe de France, c'est surtout le mois d'avril qui est marquant. Correspondant à la période de l'année la plus importante pour les clubs, cette analyse met encore en valeur l'importance des buts de Benzema (dix buts lors des matchs à élimination directe en C1, record de CR7 égalé).

Benzema, "serial buteur" pendant 90 minutes... Et plus

Un dernier point met en valeur le côté "clutch" de la saison de Benzema. Le point met d'ailleurs a fortiori en valeur la saison folle du Real Madrid. Sur ses 50 buts, Benzema en a marqué 30 % dans le dernier quart d'heure. Encore plus impressionnant, la moitié des buts de Benzema ont été marqués dans la dernière demi-heure du match. À noter enfin, la présence de buts en prolongations... Manchester City et Chelsea s'en souviennent !

Benzema ayant commencé 96 % de ces matchs en tant que titulaire. On comprend ainsi bien le niveau de performance du Français en 2021/2022. À presque 35 ans, Benzema est un joueur impressionnant physiquement. Malgré son jeu demandant beaucoup d'efforts et ses nombreux pressings, il sait rester alerte jusqu'à la fin des rencontres.