En 2009, Riyad Mahrez, n'est qu'un jeune footballeur de 18 ans qui évolue avec les U19 de Sarcelles. Pour tenter de percer, il vient faire un essai à Quimper, qui évolue en CFA (quatrième division). La suite, c'est Mickaël Pellen, entraineur adjoint du club breton à cette époque, qui la raconte...
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Comment Riyad Mahrez est-il arrivé à Quimper ?
"Je n'avais pas entendu parler de lui avant. On a eu plusieurs fois son nom avec des personnes différentes. Matthieu Bideau, recruteur pour le FC Nantes, qui est un ami, m'avait dit qu'un collègue lui avait recommandé un jeune de Sarcelles. Une personne de Sarcelles a également contacté un collègue, Edern Le Lann. On s'est dit : 'son nom est déjà revenu 2 fois, donc il faut le faire venir à l'essai'. On a organisé une détection avec 22 joueurs venus des 4 coins de la France sur CV. Il y avait des anciens joueurs de CFA ou de niveau R1. On n'a gardé qu'un seul joueur : Riyad. On cherchait beaucoup dans le secteur offensif. Il avait déjà de la polyvalence, un peu d'insouciance et une technique au-dessus des autres. Par contre, il ne connaissait pas le football de haut niveau. Le profil nous a plu."
Comment était-il en CFA avec vous à Quimper ?
"Le début de saison a été compliqué pour lui qui était à l'internat. En outre, on organisait des stages de foot où il était éducateur. D'ailleurs, on a appris à bien se connaître. Aussi, c'est là que je me suis rendu compte qu'il n'avait pas vraiment de culture du haut niveau. En outre, c'était la première fois qu'il faisait une préparation. Nous avons beaucoup travaillé avec lui au niveau foncier. Un jour on regardait un match et il m'a dit « Mick, je vais jouer au Barça un jour ». Pour son premier match, Riyad est venu avec nous à Viry-Châtillon. Riyad avait des qualités pour éliminer et frapper des deux pieds. Néanmoins, il était capable de tenter un dribble dans sa surface, de perdre un ballon à 20 mètres de son but. Aussi, il avait du mal à enregistrer toutes les consignes."
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Janvier 2010, le déclic pour Riyad Mahrez
"En janvier 2010, Riyad a franchi un gros cap. Déjà au niveau athlétique, il répétait beaucoup plus les efforts, vu qu'il jouait excentré. En outre, Riyad arrivait à être de plus en plus efficace dans la dernière passe et le dernier geste. De plus, il a commencé à faire des essais. Le Havre était intéressé pour le prendre dans la réserve. Je me rappelle de notre dernier match contre Orléans. On gagne 2-0 avec un but de Riyad. Il prend le ballon à 45 mètres et dribble 4 joueurs avant de marquer. A ce moment-là on se dit, il est vraiment en train de franchir un cap. C'était un cap de CFA, il était impossible de prévoir la carrière qu'il a aujourd'hui. C'est un garçon sur lequel on a fait un pari. Aussi, que Riyad Mahrez devienne pro et un des meilleurs joueurs de Premier League, personne n'aurait pu dire cela."
Que pensez-vous de la progression de Riyad Mahrez et êtes-vous encore en contact avec lui ?
"Oui, je suis encore en contact avec lui. En effet, il a envoyé un message pour l'anniversaire de mon fils. J'aime beaucoup le PSG et je l'avais un peu chambré par message. Je suis toujours ses matchs. Aussi, c'est incroyable de voir ce qu'il est capable de faire. Néanmoins, il ne faut pas oublier qu'il a commencé tard. Pour moi, il a commencé le vrai foot à 18 ans. Enfin, c'est un peu le "Ribéry" que l'on a eu à Brest. Ce sont des garçons qui sortent un peu de nulle part, qui arrivent avec de la fraîcheur. Il a gardé cette fraîcheur. De plus, des coachs lui ont fait passer un cap comme à Leicester avec Claudio Ranieri. Le coach lui demandait de répéter les efforts. Il était sous GPS. Il m'a raconté qu'il faisait 5 kilomètres sous haute intensité. Pour moi, il est à son pic."