Il fait partie de ces nombreux grands talents à qui le football français n'a pas donné sa chance. Riyad Mahrez, recalé par plusieurs centres de formation, puis par les équipes réserves du PSG et de l'Olympique de Marseille, a atterri au Havre, en Ligue 2, en 2010. La suite est connue : Leicester le recrute pour une bouchée de pain (500 000 euros), il participe à faire remonter le club en Premier League, décroche l'incroyable titre de champion d'Angleterre en 2016, remporte un quadruplé de trophées en 2019 avec Manchester City... Enfin, il y a deux jours, l'Algérien vient de qualifier les Citizens pour la finale de la Ligue des champions grâce à trois buts contre le PSG en demi-finales.
Ce diamant, le football français l'a aveuglément laissé passer. Mais parmi les nombreux clubs qui peuvent nourrir des regrets, l'Olympique de Marseille doit encore avoir du mal à se regarder dans une glace. Ce n'est pas une fois, mais deux fois que l'OM a recalé Mahrez. Après le premier acte manqué en 2010, le natif de Sarcelles a en effet tenté une nouvelle fois sa chance en 2014, pour le même résultat. En pire. La manière dont Vincent Labrune, président de l'OM à l'époque, a éconduit le futur crack de Manchester City, doit toujours laisser un goût aigre dans la bouche de Mahrez.
Le mépris de Vincent Labrune
En décembre 2014, Mahrez a déjà fait le grand saut à Leicester depuis près d'un an. A la mi-saison, il s'est déjà imposé comme titulaire dans le onze de Leicester, promu en Premier League à l'été. Mais le joueur de 23 ans a toujours l'OM dans le cœur. Il charge ainsi ses agents de négocier un possible transfert avec le club phocéen. Ceux-ci contactent alors Vincent Labrune, le président de l'OM, par e-mail. La réponse de l'actuel président de la Ligue de Football Professionnel (LFP) ne laisse place à aucune ambigüité. Pire : elle est même teintée d'un sacré mépris.
"Pensez-vous réellement que des joueurs de Leicester et de l’USM Alger peuvent aujourd’hui avoir leur place à l’OM dans le projet qui est le nôtre ? Bref, de façon à gagner du temps, je me permets de vous préciser que nous essayons d’être professionnels et qualitatifs en termes de recrutement. En conséquence, la probabilité que nous prenions des joueurs de cette façon est égale à zéro."
Vincent Labrune, président de l'OM en 2014
"Je ne supporte pas qu'on me prenne pour un gogo"
Un titulaire d'un club de Premier League, ce n'était manifestement pas assez pour l'OM de Vincent Labrune... Au-delà de cette grave erreur de jugement, le patron du club avait déjà tout faux dès le départ, en refusant de se pencher sur des possibles recrues sans même les considérer un instant. Comble de l'arrogance, Labrune croit bon d'ajouter :
"J’espère que vous ne prendrez pas mal ce message mais je ne supporte pas que l’on me prenne pour un gogo… "
Vincent Labrune, président de l'OM en 2014
Depuis 2014, on ne peut pas dire que l'OM en ait remporté à gogo, des succès et des trophées. Riyad Mahrez, lui, en revanche...