Manchester City est une armada, un épouvantail. Les Cityzens, une nouvelle fois seuls au monde en Premier League, ont aussi été imbattables en Ligue des champions cette saison. En atteignant enfin la finale de la compétition reine, ils ont franchi un cap qui leur ouvre la voie vers le sacre.
Depuis que Pep Guardiola s'est réinventé pour transformer son Manchester City en une invincible armée, les Skyblues partent avec les faveurs des pronostics avant chaque rencontre. A l'exception peut-être de cette finale de Ligue des champions, justement, où Chelsea part avec un léger avantage...
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Une finale de Ligue des champions ? Manchester City ne connaît pas
Car dans une compétition où l'expérience et la pression des matchs couperets joue un rôle primordial, le novice Manchester City fait plutôt figure d'outsider face à Chelsea, qui connaît la musique. Les Blues ont déjà disputé deux finales dans la compétition reine, en 2008 et en 2012. La deuxième a d'ailleurs été couronnée de succès avec Roberto Di Matteo, entraîneur arrivé en cours de saison... comme Thomas Tuchel ! Manchester City, lui, vivra cette expérience pour la première fois. Alors que les Skyblues seront dans l'appréhension et la découverte, l'institution Chelsea, elle, sait déjà comment gérer (et gagner) ce genre de grand événement.
D'autant que la finale de la C1, c'est un grand rendez-vous tout frais dans la mémoire de Thomas Tuchel. L'entraîneur allemand a disputé la dernière en date avec le PSG, lors du Final 8 de 2020. Après sa défaite 1-0 contre le Bayern, le technicien a sûrement énormément appris et saura comment ne pas réitérer ses erreurs. Manchester City, de son côté, peut certes compter sur le maître Pep Guardiola. Mais eu égard à sa réputation, le Catalan n'a finalement remporté "que" deux finales, et il y a plus de dix ans (2009 et 2011).
Manchester City a une telle pression...
Néanmoins, grâce à son sacre précoce en Premier League, Manchester City a eu le temps de préparer la grande affiche. En roue libre en championnat, les Skyblues ont pu répéter leurs gammes sans pression et faire souffler leurs cadres. Mais cette fin de parcours en eaux calmes ressemble plutôt à un cadeau empoisonné. La finale de la Ligue des champions, cela fait plusieurs semaines que les Cityzens ne pense qu'à ça. Une obsession qui pourrait se retourner contre eux...
A trop se mettre la pression, les Cityzens pourraient bien finir submergés et ressentir une forme de décompression le jour J... ou au contraire être paralysés par l'enjeu. Chelsea, de son côté, a toujours été dans l'émulation, ayant dû lutter pour sa qualification en Ligue des champions par le biais de la Premier League jusqu'à la dernière journée du championnat. Mentalement, les Blues sont plus que prêts. Et Manchester City, l'est-il trop ou pas assez ?
100% de victoires pour le Chelsea de Tuchel face à City
Chelsea part aussi avec un ascendant psychologique et sportif. En effet, les Blues de Thomas Tuchel ont remporté leurs deux confrontations face aux Cityzens. Le 8 mai en championnat (1-2), Chelsea avait confirmé son premier succès (1-0) glané le 17 avril. Et il s'agissait déjà d'un match de Coupe, dans une configuration qui pourrait ressembler à la finale de la C1...
Dans un scénario attendu, City avait dominé la possession (55% contre 45%) mais s'était cassé les dents sur le bloc très compact de Chelsea. Et c'est au contraire la formation londonienne qui s'était montrée la plus dangereuse en contre. Il n'avait fallu que cinq tirs aux Blues pour marquer, quand les Cityzens s'y étaient essayés onze fois sans succès.
Chelsea peut aussi surfer sur son parcours monstrueux en Ligue des champions. A aucun moment ou presque, les Blues n'ont paru en danger. Mieux : ils ont toujours paru contrôler les événements. Encore mieux : ils ont rendu complètement impuissants des adversaires aussi redoutables que l'Atlético de Madrid en huitièmes (1-0, 2-0) et le Real Madrid en demi-finales (1-1, 2-0).
Manchester City, de son côté, n'a pas dégagé autant de sérénité contre le Borussia Dortmund en quarts (2-1, 2-1), voire contre le PSG en demi-finales (2-1, 2-0). L'obsession guardiolesque de maîtriser le tempo du match en toutes circonstances masque difficilement la fébrilité d'une équipe qui se réfugie dans la possession quand la pression monte d'un cran. Contre ce Chelsea aussi froid et impitoyable, le vernis pourrait vite s'effriter...