Face à l'Espagne, en demi-finale de l'Euro 2024, Didier Deschamps a perdu sa première demi-finale depuis son arrivée à la tête de l'équipe de France. Une défaite qui pendait au nez des hommes des Bleus, et qui a aussi mis en exergue les difficultés rencontrées depuis plusieurs années par les Français, notamment dans le jeu. Une élimination qui ne coûtera pas sa place au sélectionneur tricolore, cependant très affaibli par ses choix faits durant la compétition.

Deschamps, des choix contestables

Comme en 2022, l'équipe de France apparaissait comme l'immense favorite de l'Euro 2024. Et si une élimination en demi-finale face à la meilleure équipe de la compétition - l'Espagne - n'a rien d'infamant, le jeu proposé par les Bleus est lui beaucoup plus problématique. Et les choix de Didier Deschamps sont eux fortement discutables et discutés. Celui, d'abord, de remettre son destin entre les mains d'un seul homme : Kylian Mbappé. Un joueur qui aura connu une saison harassante avec le PSG, et qui a montré de multiples signes de fatigue durant la compétition. En a découlé, évidemment, un grand déchet devant le but et une efficacité très loin de ses standards.

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Didier Deschamps et Kylian Mbappé avec l'équipe de France (Icon Sport)

Mais ce choix de donner les clés du camion à son capitaine a eu un impact négatif sur le meilleur joueur de l'ère Deschamps : Antoine Griezmann. Le crack de l'Atlético de Madrid, déjà déçu de ne pas avoir été nommé capitaine des Bleus il y a quelques mois, a joué partout et nulle part pendant cet Euro. Tantôt milieu de terrain, tantôt neuf et demi, tantôt ailier droit... avant d'être relégué au banc. Grizou n'était certainement pas au meilleur de sa forme, mais restait la meilleure option pour faire le lien entre la très bonne défense des Bleus et l'attaque en manque de repère. Deschamps a bouleversé ses plans à chaque rencontre, a fini par se perdre, mais aussi et surtout par perdre certains de ses joueurs.

Un besoin de renouveau

Il ne s'agit pas de mettre à la poubelle l'immense travail réalisé par Didier Deschamps. Deux finales, un titre de champion du monde et une demi-finale de l'Euro, et un bilan plus que réussi. Mais après 12 ans à la tête des Bleus, l'heure serait au renouveau. Beaucoup de Français prêtent davantage d'attention aux résultats qu'à la manière. Et saluent le travail de DD. Mais quand ça ne gagne pas, qu'en reste-t-il ? Un football médiocre, minimaliste et très peu attrayant. Un football qui ne fait plus rêver grand-monde, même les plus fervents supporters des Bleus.

Grand maître de la communication, Deschamps a aussi semblé perdre le fil durant cet Euro. Bousculé par une actualité très dense, il s'est aussi réfugié derrière les blessures et les quelques contre-temps subis durant la préparation. Le lot de toutes les sélections, finalement. L'Espagne était privée de trois titulaires au coup d'envoi à Munich, mais a su s'adapter pour l'emporter. Sans jamais se renier. Mais le renouveau, ce n'est pas pour tout de suite. Philippe Diallo, le président de la FFF, a confirmé que Didier Deschamps restera à la tête des Bleus jusqu'au terme de son contrat, soit après la Coupe du monde 2026. S'il a gagné le droit de poursuivre, tirer sa révérence après 12 ans de bons et loyaux services aurait tout à son honneur. Mais Deschamps n'est pas fou. Laisser une telle génération à un autre n'est pas envisageable. Et si cet autre se nomme Zinédine Zidane, encore moins. Dommage.