C'est avec un mélange de frustration et d'étonnement plutôt satisfait que les fans français ont accueilli la liste de Didier Deschamps pour les prochains matchs de l'équipe de France. A trois mois de l'Euro, les Bleus vont affronter l'Ukraine (le 24 mars), le Kazakhstan (le 28 mars) et la Bosnie (le 31 mars). Et les 26 sélectionnés ont de fortes chances d'être les élus pour l'Euro...

Des galériens à la place de jeunes phénomènes

Pour certains, la liste constitue un crève-cœur. Encore une fois, "DD" a appelé des joueurs en souffrance, au détriment de toute logique sportive. C'est notamment le cas de Clément Lenglet, au fond du trou avec le Barça. Le défenseur central bénéficie de son statut d'axial gaucher, mais prend la place de jeunes phénomènes, impressionnants cette saison, comme Jules Koundé (FC Séville) ou Wesley Fofana (Leicester). A ce poste, c'est d'ailleurs Kurt Zouma, redevenu remplaçant avec Thomas Tuchel à Chelsea, qui garde sa place en Bleu.

Jules Koundé avec le FC Séville. Photo Icon Sport
Jules Koundé avec le FC Séville. Photo Icon Sport

Au milieu, Boubacar Kamara, génial avec l'Olympique de Marseille, aurait également mérité d'être lancé dans le grand bain. Au lieu de ça, Deschamps continue de maintenir sa confiance à Moussa Sissoko, remplaçant à Tottenham. Le sélectionneur n'a pas non plus jugé bon de préparer le futur avec les diamants Eduardo Camavinga (Rennes) et Houssem Aouar (Lyon), qui payent une saison moins flamboyante. Quant à Jordan Veretout, gigantesque à la Roma, ou Theo Hernandez, majestueux avec l'AC Milan, ils continuent de se voir barrer la porte.

Jules Koundé avec le FC Séville. Photo Icon Sport
Boubacar Kamara avec l'équipe de France Espoirs en 2019. Icon Sport

Deschamps met de l'eau dans son vin

Mais Didier Deschamps n'a pas poussé sa logique de groupe jusqu'à la caricature, comme il le fait parfois. Quelques joueurs méritants ont ainsi été récompensés de leur excellente saison. Le cas le plus emblématique est celui de Tanguy Ndombélé (Tottenham). Extraordinaire en début d'exercice, un peu moins en vue depuis quelque temps, l'ancien Lyonnais a convaincu Deschamps de lui ménager une place.

Jules Koundé avec le FC Séville. Photo Icon Sport
Tanguy Ndombélé à Tottenham. Icon Sport

Et pas au détriment de n'importe qui : c'est Steven Nzonzi, l'un des remplaçants préférés de Deschamps et entré en jeu en finale du Mondial 2018, qui se fait griller la politesse. Malgré sa piètre saison à Rennes, on pensait que l'immense sentinelle bénéficiait d'un totem d'immunité. Deschamps a prouvé que non.

Jules Koundé avec le FC Séville. Photo Icon Sport
Steven Nzonzi et Eduardo Camavinga la tête basse à Rennes. Icon Sport

Le sélectionneur des Bleus a aussi rappelé des joueurs qui semblaient s'être trop éloigné des Bleus. Mais Ousmane Dembélé (Barça) et Thomas Lemar (Atlético de Madrid), de retour en fanfare avec leur club respectif, ont visiblement retrouvé grâce aux yeux de Deschamps. Et c'est le petit nouveau des dernières convocations, Marcus Thuram (Mönchengladbach), qui en paye le prix. Séduisant lors de ses premières fois en Bleu, on pensait le fils de Lilian bien installé. Une preuve supplémentaire que Deschamps n'a pas des idées aussi arrêtées qu'on le pense, et qu'il sait aussi récompenser ceux qui le méritent.

Jules Koundé avec le FC Séville. Photo Icon Sport
Ousmane Dembélé au Barça. Icon Sport