Hervé Renard est enfin le nouveau sélectionneur de l'équipe de France féminine. Présenté ce vendredi dans une salle de presse pleine à craquer, le Français n'a éludé aucun sujet, contrairement à sa prédécesseure, Corinne Diacre. Encore novice dans le milieu du football féminin, l'ancien sélectionneur de l'Arabie Saoudite a écorché quelques noms/prénoms de ces futures joueuses, mais a clairement montré que certaines joueuses avaient davantage leur place que d'autres.

Avec Renard, le sourire revient

Jean-Michel Aulas, Philippe Diallo et Aline Riera. Hervé Renard est arrivé avec sa garde rapprochée, celle qui a décidé de frapper un gros coup en le nommant à la tête de l'équipe de France féminine. L'occasion était belle pour les membres du Comex de prendre un profil totalement différent à celui de Corinne Diacre, qui ne laisse pas un grand souvenir chez les Bleues. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le coup est réussi pour la FFF. La salle de presse était pleine pour la présentation de l'ancien coach du LOSC. Après s'être fait attendre près de 20 minutes, Renard est apparu, l'air sûr de lui et serein. Le Français n'a éludé aucune question, pourtant bien cuisiné par des journalistes enthousiaste et curieux de la grande première d'Hervé Renard.

Pendant près de 45 minutes, l'ancien sélectionneur de l'Arabie Saoudite s'est exprimé, expliqué, justifié sur son choix de reprendre l'équipe de France. Son but, contribuer à l'essor du football féminin, mais avant tout gagner. Son président lui a demandé d'atteindre le dernier carré des deux dernières compétitions, à savoir la Coupe du monde et les Jeux Olympiques. Renard n'en espérait pas moins, lui qui veut redonner des couleurs à une équipe marquée par les polémiques et un style de jeu incertain.

Quelques perdantes, d'autres grandes gagnantes

Hervé Renard a encore du travail devant lui. Lui qui a assisté aux rencontres entre le Paris FC et Guingamp ou encore Fleury face à Dijon, doit apprendre à connaître son groupe et ses joueuses. À commencer par leur prénom, lui qui s'est quelque peu emmêlé les pinceaux en citant les noms de Kessya Bussy, Grace Geyoro ou encore Eve Périsset. Sans forcément avoir contacté les joueuses appelées, Renard a en revanche contacté les absentes sur lesquelles il semble compter : Kadidiatou Diani ou encore Amandine Henry. En revanche, Kheira Hamraoui ne semble pas faire partie des plans du sélectionneur.

"C’est un choix avant tout sportif. Et puis après, quand on forme un groupe, il y a plein d’éléments à prendre en considération, et il faut ensuite déterminer son choix. Ce groupe est sans Kheira, on verra ce que les semaines à venir nous réservent."

Hervé Renard, sur l'absence de Kheira Hamraoui

Des dires qui contrastent avec ceux sur Diani, victime d'une fracture de la clavicule lors du match de Ligue des champions contre Wolfsburg, et sur qui Renard compte énormément. Idem pour une autre frondeuse, Marie-Antoinettte Katoto. "Marie-Antoinette est une joueuse importante. Mon souhait le plus cher est qu'elle soit avec nous. Il y aura du repos pour chacune après la fin du championnat le 27 mai. Je vais la rencontrer dans les prochains jours et je lui passerai le message que je compte énormément sur elle, comme tout ce groupe" a précisé le sélectionneur des Bleues. Autre grande gagnante, Eugénie Le Sommer. La meilleure buteuse de l'histoire de l'équipe de France fait son grand retour et pourra apporter toute son expérience à un groupe très jeune. Mais elle devra aussi performer pour conserver sa place.

Renard, le plus beau des challenges

Outre Kheira Hamraoui, une autre joueuse semble être la grande perdante de la liste de Renard : Charlotte Bilbault. La joueuse de Montpellier, protégée de Corinne Diacre, ne figure pas dans la première liste du nouveau coach de l'équipe de France, dépassée par Léa Le Garrec, Amel Majri et surtout Laurina Fazer.

Hervé Renard, comme l'a rappelé Philippe Diallo, a fait un bel effort financier pour prendre les rênes de l'équipe de France féminine. Mais pour le natif d'Aix-les-Bains, l'occasion était trop belle. Celle de remporter des titres avec les Bleues, et pas des moindres. Dans quelques mois, Renard et sa troupe jouera la Coupe du monde en Australie et en Nouvelle-Zélande, avant les Jeux Olympiques de Paris un an plus tard. Une opportunité en or de refaire comme avec la Zambie ou la Côte d'Ivoire et de mettre la main sur un nouveau trophée international.

Avec un sourire malicieux, Hervé Renard a passé des messages et a montré sa grande ambition. Mais la montagne est encore longue et haute à gravir. Les Bleues doivent retrouver une identité de jeu, en attendant le retour des blessées, qui compteront forcément dans les prochaines semaines. La Colombie (07/04) et le Canada (11/04) se dresseront d'abord devant l'équipe de France version Renard. Assez parlé. Place au jeu désormais.