Le Clermont Foot 63 est un club surprenant. Alors qu'il végétait en Ligue 2 depuis 2007 - une saison au terme de laquelle Le Havre, Nantes et Grenoble montaient dans l'élite -, le club auvergnat a longtemps joué les trouble-fêtes dans la course à la promotion. Toutefois, il aura fallu attendre la saison 2020-2021 pour que Clermont accède à la Ligue 1 et devienne le premier club d'Auvergne à réaliser cet exploit.
Aux commandes de la montgolfière clermontoise, un certain Pascal Gastien, entraîneur du club depuis 2017. Avec l'un des plus petits budgets du championnat de France, voire le plus faible, le natif de Rochefort a réussi un double exploit. Hormis la montée en Ligue 1 pour la première fois de l'histoire du club, il est parvenu à les maintenir deux saisons de suite. Ainsi, Clermont va disputer sa troisième saison de rang dans l'élite du football français, grâce notamment à une dernière saison hors norme. Focus sur le fier représentant de la chaîne des Puys.
La saison 2022-2023, l'explosion de Clermont
A l'issue de la toute première saison de l'histoire du Clermont Foot 63 en Ligue 1, les supporters peuvent souffler. Avec 36 points, les hommes de Pascal Gastien échappent de peu à la relégation (4 points d'avance sur l'AS Saint-Etienne). Et les pronostics pour la saison prochaine ne sont pas forcément très flatteurs. Alors que le championnat de France se prépare à un profond changement en obligeant quatre clubs à descendre dans l'antichambre de l'élite pour créer une Ligue 1 à 18 clubs en 2023, Clermont est très logiquement perçu comme l'un des candidats favoris à la relégation.
"Logiquement", car la direction ne dépense que 2,3 millions d'euros sur les 21,4 récoltés grâce à la vente de joueurs à l'été 2022. Toutefois, Pascal Gastien va réussir à faire déjouer toutes les prévisions, et même mieux, à faire de Clermont un club désagréable à affronter. Le début de saison parait délicat. Pas de chance, ils doivent entamer leur saison par la réception du Paris Saint-Germain. Victoire 5-0 sans appel des hommes de Christophe Galtier, déjà en pleine bourre. Toutefois, la suite est loin d'être mauvaise. En tout, Clermont ne perd que 6 fois jusqu'à la trêve liée au Mondial.
Très rapidement, les Clermontois grimpent au classement et se hissent dans le ventre mou. Le danger semble d'ores et déjà s'éloigner à la mi-saison puisque d'autres clubs foncent déjà tout droit vers la L2. Si du mois de janvier au mois de mars, les rencontres sont particulièrement délicates (15 points sur 42 possibles), la suite est tout simplement historique pour Clermont. Du 2 avril au 3 juin, les hommes de Pascal Gastien récoltent 25 points sur 30 possibles. Grâce à cette série, le CF63 termine à la 8e place avec 59 points.
Pascal Gastien, l'homme de l'exploit
Quand le deuxième plus petit budget de Ligue 1, juste devant l'AC Ajaccio - qui a terminé avec 26 points -, réalise une telle saison, il est légitime de se pencher sur sa tête de gondole. Pascal Gastien, Clermontois depuis 2017 en tant qu'entraineur principal, a créé un véritable collectif. De chacun de ses joueurs, il est parvenu à puiser une force impensée. Si Clermont a dépensé 2,3M€ en transferts secs lors du mercato estival 2022, il a aussi pu compter sur des arrivées de joueurs libres. Six joueurs ont débarqué en Auvergne à l'issue de leur contrat et seulement deux viennent d'un transfert réalisé entre Clermont et des homologues.
En outre, Pascal Gastien a perdu son atout offensif numéro 1 de la saison passée : Mohamed Bayo. Alors qu'il a filé à Lille après une saison auréolée de 14 buts et de 5 passes décisives en championnat, il a laissé un trou important dans l'attaque clermontoise. Ce manque a été compensé par un certain Grejohn Kyei, auteur de 10 buts en championnat lors de la dernière saison. Pour glaner 59 points, Gastien a su s'adapter. Plein de pragmatisme, il avait débuté la saison en 4231, avant de passer en 3421. Parfois, il n'avait pas d'autres choix que de jouer en 442 à plat. En clair, il a clairement été l'homme de l'exploit en exploitant au mieux les qualités de chacun de ses joueurs, tout en créant un collectif cohérent.
Mory Diaw, la muraille auvergnate
Si on devait se concentrer sur le nom d'un joueur qui a réalisé une dernière saison de très haut niveau, il ne fait aucun doute que nous choisirions Mory Diaw. Le géant d'1m97, arrivé libre à l'été 2022 en provenance de Lausanne, a été l'un des artisans majeurs de la belle saison Clermontoise. Le portier sénégalais a en effet réalisé 10 clean sheets lors de la saison 2022-2023, soit 3 de moins seulement que Gianluigi Donnarumma, référence à son poste. En outre, il n'a encaissé que 47 buts en 38 matchs, de quoi faire de Clermont la 8e meilleure défense de Ligue 1.
Bilan du mercato estival 2023 de Clermont
Il est évidemment difficile de dresser un bilan définitif du mercato estival clermontois dans la mesure où le marché des transferts est encore ouvert pendant 5 semaines au moment de la rédaction de ce focus. Pour l'heure, Clermont s'est tout de même montré actif en essayant de s'y prendre avec une avance propre aux clubs qui fonctionnent bien. Contrairement à l'été 2022, aucun joueur du CF63 n'a réellement une valeur marchande élevée, à l'instar d'un Mohamed Bayo ou d'un Salis Abdul Samed. Résultat, Clermont a déjà perdu 6 joueurs mais n'a récupéré aucune indemnité de transferts. Pour ce qui est des arrivées, la direction réalisé déjà le plus gros mercato de son histoire avec 6,6M€ dépensés au 24 juillet.
Le gros coup clermontois est sans aucun doute l'arrivée libre de Bilal Boutobba. L'ancien joueur de Niort a réalisé une saison incroyable avec les Chamois malgré la place de lanterne rouge de ce dernier. Avec 11 buts et 5 passes décisives à son compteur, Boutobba sera un élément offensif indispensable la saison prochaine pour Clermont. Les supporters du CF63 pourront aussi compter sur l'arrivée de Maximiliano Caufriez en provenance du Spartak Moscou. Avec un transfert de 3,5M€, le défenseur central belge est la recrue la plus onéreuse de l'histoire du club. Bref, Clermont est à l'orée d'une troisième saison de rang en L1 et a mis toutes ses chances de son côté. Pour la dernière danse de Pascal Gastien, le CF63 semble encore plus armé que les années précédentes.
