Un anniversaire à la hauteur de son histoire
Les Girondins de Bordeaux voyaient le jour il y a 140 ans, le 1er octobre 1881. Pour fêter cet anniversaire si spécial, le club au scapulaire avait mis les petits plats dans les grands. Des places à neuf euros dans tout le stade, la sortie d'un maillot collector pour l'occasion et un match entre légendes du club, de Wiltord à Chamakh en passant par Tholot ou Pauleta. Les Ultramarines, eux aussi, avaient sorti le grand jeu. Un tifo gigantesque accompagné de la légende "Tu es ma première pensée le matin, et ma dernière le soir. FCGB, 140 ans d'histoire".
Un stade plein ou presque, avec une affluence de 39504 spectateurs, une ambiance magnifique qui laissait présageait un bel après-midi. De nombreux supporters s'étaient donnés rendez-vous devant le stade pour attendre l'arrivée du bus des joueurs, une nouveauté depuis l'arrivée de Gérard Lopez à la tête du club bordelais. Une atmosphère digne des grandes soirées de l'histoire des Girondins, à une exception près : le spectacle offert par les joueurs sur le terrain.
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L'équipe de Petkovic ne décolle pas
Tout était réuni pour que la fête soit belle, mais le feu d'artifices d'avant match a finalement fait pschitt sur le rectangle vert. Un tir cadré en 90 minutes, celui de Hwang Ui-Jo qui est venu nettoyer la lucarne d'Alban Lafont pour faire exploser le Matmut Atlantique. Une joie de courte durée puisque les Nantais ont égalisé à quinze minutes du terme grâce à Pedro Chirivella. Les Canaris, à l'inverse, ont cadré sept tirs, mais ont longtemps buté sur un grand Benoît Costil, encore décisif.
Car depuis le début de la saison, le jeu proposé par les hommes de Petkovic est inconstant et insuffisant. Des bribes de matches intéressantes, parfois une mi-temps, puis, plus rien. Ou l'inverse. Comme à Marseille (2-2), comme contre Lens (2-3), comme à Montpellier (3-3). Souvent passifs, les Girondins restent très justes physiquement, et encore trop fébriles collectivement. En témoignent les 21 buts encaissés en dix matches de championnat. Le bilan est inquiétant, puisque Bordeaux n'a remporté qu'un seul match cette saison, sur la pelouse d'un autre monument du football français en péril, l'AS Saint-Étienne.
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"On est déjà meilleur qu'en septembre, et je suis sûr qu'en novembre, on sera encore meilleur qu'en octobre", déclarait il y a peu le directeur sportif des Girondins de Bordeaux, Admar Lopes. Pourtant, avec un bilan de huit points en dix journées, les Girondins ne sont que 17ᵉ de Ligue 1. Et l'équipe de Petkovic se cherche encore. À toutes les lignes. Derrière, Costil tient la baraque à bout de bras, mais ne fera pas de miracles à chaque journée. Entre suspensions et blessures, la défense évolue sans cesse. Tantôt Mexer, tantôt Koscielny, tantôt Gregersen, puis Medioub. Au milieu, Onana et Adli font la meilleure impression, alors que la recrue Fransergio a toutes les peines du monde à entrer dans sa saison.
Devant, M'Baye Niang a joué ses premières minutes contre Nantes et peut être une valeur ajoutée à l'équipe bordelaise, alors que Hwang enchaîne autant les golazos que les imprécisions dans le jeu. Les recrues Dilrosun et Elis peuvent apporter de la percussion, ce qui manque cruellement au jeu bordelais, mais ne pourront pas régler tous les maux accumulés depuis tant de mois de galère. Le flou artistique donc, avant les artistes.
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Les légendes girondines réunies
Après la frustration sonnait l'heure de la récréation pour les supporters des Girondins. Les légendes du club s'affrontaient lors d'une rencontre de deux fois trente minutes. L'occasion de revoir d'anciennes têtes. Certaines comme Christophe Dugarry ou Marc Planus n'ont pas osé mettre le short et les crampons. D'autres ont répondu présent : Sylvain Wiltord, Didier Tholot, Marouane Chamakh, Michaël Ciani, Benoît Trémoulinas, Kodjo Afanou ou encore Pedro Pauleta. Le Portugais a d'ailleurs reçu la plus belle ovation des supporters bordelais, restés au Matmut Atlantique pour voir leurs anciennes gloires en action.
Dans une ambiance bon enfant, ce sont les Blancs, emmenés par Laslandes et Wiltord, qui ont pris le dessus sur les Bleu Marine (3-2), et ce malgré les buts de Pauleta et Chamakh en fin de rencontre. Une jolie dernière partition pour faire oublier les nombreuses fausses notes jouées par les Girondins version 2021-2022. Encore très loin de la symphonie, Bordeaux doit sérieusement s'activer s'il ne veut pas faire revivre à ses supporters la saison cauchemardesque vécue lors de l'exercice précédent. Les résultats ne sont pas bons et les sensations laissées ne sont pas vraiment meilleures. Mais bon anniversaire quand même.