Avant la rencontre, Jocelyn Gourvennec ne souhaitait pas comparer la Ligue des champions et la Ligue 1. En clair, le technicien croyait pouvoir balayer les soucis du quotidien (1 victoire en 5 journées de championnat) au moment où Lille renouait avec la plus belle des compétitions de clubs. S’il découvrait le plus haut niveau du football européen - comme son homologue Mark Van Bommel -, le technicien nordiste avait vu juste tant son LOSC est apparu plus entreprenant que celui vaincu à Lorient le week-end dernier (2-1). Alors qu'il avait exhorté ses joueurs à être "à la hauteur de l'événement", l'ancien entraîneur de Bordeaux peut se satisfaire de la réponse apportée par ses hommes.

Mais malgré une nette domination de bout en bout de la partie et une supériorité numérique dans la dernière demi-heure, le LOSC est apparu trop gentil pour concrétiser sa menace constante sur le but des Loups. Il a ainsi manqué un soupçon d’audace et d’orgueil aux locaux pour forcer le verrou et transformer un nul au goût de défaite en victoire triomphante. Après la première journée, les quatre équipes du groupe G comptent chacune un point.

À la pause, Lille mène 6 tirs à 0

Si les premières minutes dessinent un schéma dans lequel Wolfsburg confisque le ballon et Lille apparaît attentiste et prêt à accepter de subir, la physionomie du match change rapidement. Après avoir assuré la bonne tenue de son bloc et s’être rassuré dans les premiers instants, le LOSC prend les initiatives et pose les bases de sa domination sur son adversaire. Jonathan Ikoné est le premier à se mettre en évidence. Sa transmission dans le cœur de la défense allemande vers Burak Yilmaz est toutefois freinée par Jonathan David qui donne un coup de main bienvenu à la défense verte.

Au duel avec Maxence Lacroix, Burak Yilmaz a été la menace numéro une de Lille en première période (iconsport)
Au duel avec Maxence Lacroix, Burak Yilmaz a été la menace numéro une de Lille en première période (iconsport)

Yilmaz se démène et cherche à peser dans le bas du bloc allemand et se montre deux fois dangereux. Sur coup franc d’abord, obtenu par lui-même (13’), puis à la réception d’une passe en retrait de David (21’). Après avoir été bien repris par Maxence Lacroix plus tôt, le Canadien s’extirpe cette fois des griffes de John Brooks. Puis trouve son coéquipier de l’attaque. En déséquilibre, le "Kral", ne  peut qu’envoyer une frappe toute molle dans les gants de Koen Casteels. Entre-temps, Sven Botman défie la gravité sur corner, mais ne parvient pas à piquer suffisamment sa tête pour cadrer. Un mal lillois alors que les Dogues regagnent les vestiaires de Pierre-Mauroy avec un tir cadré sur six. Le VfL de son côté a le compteur toujours bloqué à zéro.

Brooks file à la douche avant tout le monde

Au retour des vestiaires, le LOSC retrouve son sang-froid devant le but. Après une récupération devant les bancs d'André Gomes, l'Anglais trouve Ikoné dont la remise de la tête profite à David qui glisse le ballon sous Casteels après une bonne conduite de balle (49'). Mais après avoir laissé le temps au stade de s'enflammer, aux joueurs de s'embrasser et à Van Bommel de s'agacer, le VAR et M. Makkelie décident finalement de refuser le but et d'offrir une touche aux Allemands...

Au duel avec Maxence Lacroix, Burak Yilmaz a été la menace numéro une de Lille en première période (iconsport)
À la 49e minute, Jonathan David croit donner l'avantage à Lille. Le but du Canadien est finalement refusé pour un ballon prétendument sorti en touche (iconsport)

À l'heure de jeu, alors que ses joueurs tentent leur première frappe par Maximilian Philipp, Van Bommel procède à un double changement pour tenter d'enfin anesthésier la domination lilloise. Dodi Lukebakio et Gian-Luca Waldschmidt ont à peine le temps de fouler la pelouse que Brooks a la très mauvaise idée de mettre sa main en opposition au ballon. Un geste délibéré et insensé qui vaut à l'Américain un deuxième carton jaune synonyme de retour à la douche (62').

Au duel avec Maxence Lacroix, Burak Yilmaz a été la menace numéro une de Lille en première période (iconsport)
Deux fois averti, John Brooks a abandonné ses coéquipiers à l'heure de jeu à Lille (iconsport)

Le VAR frustre (encore) Lille

Profitant de sa supériorité, le LOSC poursuit son emprise sur le jeu et les occasions pleuvent sur le but de Casteels. Ni David (63'), Ikoné (66'), Yilmaz (69') et Fonte (90'+3) ne parviennent toutefois à contrer la concentration du gardien belge qui réussit jusqu'au bout des six minutes de temps additionnel à conserver un nul bienheureux. Bien aidé aussi par le VAR de nouveau cruel avec les cœurs lillois au moment d'annuler un penalty sifflé par M. Mekkelie dans les ultimes secondes.

Après trois nouveaux matchs de Ligue 1 qui doivent permettre à la troupe de Gourvennec de redresser la barre, Lille ira à Salzbourg le 29 septembre. S'il affiche en Autriche les mêmes intentions, le club du Nord peut entretenir de gourmandes ambitions dans ce groupe G.

La fiche du match :

Lille 0-0 Wolfsburg

Le onze de Lille (4-4-2) : Gribć – Celik, Fonte, Botman, Reinildo – Gomes (Yazici, 74'), André, Xeka (Onana, 83'), Ikoné (Lihadji, 74') – David, Yilmaz.

Le onze de Wolfsburg (4-2-3-1) : Casteels – Mbabu, Lacroix, Brooks, Roussillon (Gerhardt, 83') – Guilavogui, Arnold – Baku (Lukebakio, 61'), Philipp (Bornauw, 66'), Steffen (Waldschmidt, 61'), Weghorst (Nmecha, 66').