Résumer le mercato du Paris Saint-Germain aux seuls millions d'euros dépensés serait un poil réducteur. Si les propriétaires qataris n'ont effectivement pas lésiné sur les moyens (349,5M€ utilisés cet été), ils sont en partie parvenus - ou du moins leurs équipes - à remettre le sportif au centre du projet. En tout cas pour le moment. Et bien que les louanges fleurissent depuis la reprise du championnat, il ne fait aucun doute que Luis Enrique et son effectif seront finalement jugés sur leur capacité à se sublimer dans la reine des compétitions : la Ligue des Champions.
Luis Enrique, l'homme qu'il manquait au PSG ?
Il y a trop longtemps que l'on répète qu'entraîner le Paris Saint-Germain est une tâche impossible. Nombreux s'y sont essayés, autant s'y sont cassés les dents. De Carlo Ancelotti à Thomas Tuchel en passant par Christophe Galtier, tous ont fait les frais d'une gestion sportive reléguée au second plan de son pendant marketing. Tous ont également fait face à l'immunité chronique de certains cadres, placés au-dessus de l'institution. Et si ce fléau ne semble pas encore tout à fait résolu (l'affaire Mbappé en est la preuve), Luis Enrique semble lui uniquement se concentrer sur le rectangle vert. Et au diable la multiplication des passes-droits, l'Asturien se veut être le maître de son vestiaire.
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Pour lui, personne n'est d'ailleurs indispensable. "Le statut de titulaire et remplaçant n'existe pas. Vous ne me connaissez pas encore, visiblement. Je veux 20 titulaires, pas 11, 12 ou 13. Avec 20 ou 22 titulaires, on sera prêt pour toutes les compétitions. Vous apprendrez à me connaître", déclarait-il ainsi en conférence de presse, avant le déplacement à Lyon ce dimanche (1-4). La mise à l'écart de Marco Verratti en est peut-être l'exemple le plus criant, lui sur lequel Luis Enrique ne compterait pas cette saison. À tort ou à raison, l'avenir nous le dira.
La Ligue des Champions, l'objectif non dissimulé du PSG
À Paris, la vérité du mois d'août n'est quasiment jamais la même que celle du mois de mars. Preuve s'il en faut, les cinq éliminations en huitièmes de finale de Ligue des Champions survenues depuis la saison 2016-17. Des performances bien en-deçà des moyens déployés pour tenter de décrocher le fameux Graal, la quête ultime du PSG version QSI. Mais au contraire des années précédentes, le club de la capitale n'a cette fois que très peu de marge de manœuvre. Cette année, Paris n'aura pas le droit à l'erreur. Dans le "groupe de la mort" (avec le Borussia Dortmund, l'AC Milan et Newcastle), les Rouge & Bleu feront sans aucun doute face à un niveau d'adversité plus élevé que tout ce à quoi ils ont été confrontés à ce stade de la compétition ces dernières saisons.
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Une poule plus relevée encore que celles de la saison 2018-19 (Liverpool, Naples, Étoile Rouge de Belgrade) ou de l'exercice 2021-22 (Manchester City, Leipzig, Club Bruges). Mais pas de quoi effrayer Luis Enrique, lui pour qui la C1 est évidemment un objectif. "Le groupe n'est composé que d'équipes de très haut niveau. Ce sera un groupe exigeant, très attractif aussi. La Ligue des champions, c'est le top niveau", réagissait-il d'ailleurs après le tirage au sort. Il faut dire que l'Espagnol sait y faire. En 2015, lors de sa conquête du titre européen avec le FC Barcelone, le natif de Gijón avait dû se défaire du champion de France (Paris Saint-Germain), des Pays-Bas (Ajax Amsterdam), de Chypre (APOEL Nicosie), d'Angleterre (Manchester City), d'Allemagne (Bayern Munic) et d'Italie (Juventus Turin) avant de décrocher le titre suprême, celui après lequel il court désormais avec le club français... pour l'histoire.