En Premier League, mettre un genou à terre avant chaque match est désormais une tradition. Depuis juin dernier, cette pratique a été adoptée pour soutenir la lutte contre le racisme, au moment où le mouvement Black Lives Matter prenait de l'ampleur. Mais samedi 13 mars, un homme, Wilfried Zaha, a refusé de s'y soumettre. Et pas parce que l'attaquant de Crystal Palace ne soutient pas ce combat, bien au contraire.

S'agenouiller, un geste "dégradant"

Avant le coup d'envoi de Crystal Palace-West Bromwich (1-0), comptant pour la 28e journée de Premier League samedi 13 mars, tous les joueurs, les membres du staff et le corps arbitral se sont agenouillés, comme d'habitude. Tous, sauf Wilfried Zaha. L'attaquant de 28 ans est resté debout, droit comme un i, fier, le regard déterminé et les mains derrière le dos. Une poste symbolique, qu'il avait annoncée jeudi 12 mars, et qui reflète sa façon à lui de mener le combat contre le racisme.

"J'ai déjà dit par le passé que je trouvais que le fait de s'agenouiller était dégradant. J'ai grandi avec mes parents qui m'ont appris à être fier d'être noir, quoiqu'il arrive, et je pense qu'on devrait garder la tête haute ."

Wilifried Zaha, à la conférence sport et business du Financial Times, jeudi 11 mars

Wilfried Zaha contre West Bromwich. Icon Sport
Wilfried Zaha contre West Bromwich. Icon Sport

L'hypocrisie de la Premier League

Au-delà de sa critique de l'action de s'agenouiller, c'est la manière dont la Premier League dit lutter contre le racisme que Zaha remet en cause.

"Ce geste est devenu quelque chose que nous faisons juste comme ça, et ce n'est pas suffisant pour moi. On essaie de montrer qu'on est égaux, mais en réalité, on s'isole avec ces gestes qui ne fonctionnent pas" .

Wilifried Zaha, à la conférence sport et business du Financial Times, jeudi 11 mars

Wilfried Zaha contre West Bromwich. Icon Sport
Wilfried Zaha taclé par un joueur de West Bromwich. Icon Sport

En clair, pour Zaha, la Premier League ne fait que se donner bonne conscience, sans agir réellement dans le combat contre les discriminations. Le joueur de 28 ans appelle à des actions concrètes, de la part des instances mais aussi des joueurs. Son modèle ? Marcus Rashford, qui a pris à bras le corps le problème de la pauvreté chez les enfants au Royaume-Uni. Le jeune attaquant de Manchester United s'engage personnellement dans son combat, levant des fonds pour ses associations.