Didier Quillot : "Mediapro était comparable à TF1 ou Canal+ en terme de solvabilité"

Le fiasco de l'attribution des droits de diffusion TV de la Ligue 1 et de la Ligue 2 à Mediapro, en 2018, n'a pas fini de faire parler. Jeudi 22 juillet, l'Assemblée nationale a auditionné Didier Quillot, Directeur général exécutif de la Ligue de football professionnel (LFP) au moment de l'attribution des droits. Les députés ont notamment cherché à savoir si la LFP avait demandé des garanties solides de paiement au groupe sino-espagnol. Didier Quillot a répondu par l'affirmative.

"Est-ce qu'il y a eu, de la part des membres du comité de pilotage, une réelle volonté de sécuriser ? La réponse est évidemment oui. À ce moment-là, nous nous appuyons sur les travaux de ceux qui sont là depuis plus longtemps. Nous mettons dans le règlement de l'appel d'offres une garantie de la société mère. C'est la reprise de ce qui avait été fait précédemment, pas plus mais pas moins non plus."

Didier Quillot à l'Assemblée nationale

L'ancien patron de la LFP a également tenu à rappeler que l'instance avait peu de raisons de douter de Mediapro, qui apparaissait comme un acteur solide selon ses dires.

"Concernant la solvabilité, je le répète, à cette époque Mediapro c'est deux milliards de chiffre d'affaires et 220 millions de résultats. C'est très comparable à TF1 ou Canal +. Il y a deux actionnaires dont la capitalisation boursière est de dix milliards d'euros."

Didier Quillot à l'Assemblée nationale

"Il faudrait faire une demande d'acompte"

Didier Quillot a également soutenu que le problème ne se situait pas en amont, mais qu'il est apparu au cours du déploiement de Mediapro, lorsque le groupe sino-espagnol n'a pas réussi à s'entendre avec Canal+ pour les accords de distribution.

"Le problème de l'échec n'est pas le produit, mais les accords de distribution avec les opérateurs. Dès l'instant où vous n'avez pas ces accords, en particulier avec Canal, c'est très difficile d'atteindre trois millions d'abonnés dès la première année."

Didier Quillot à l'Assemblée nationale

Néanmoins, l'ancien Directeur général exécutif de la LFP a admis que lui et ses anciens collègues auraient pu se montrer plus vigilants.

"Aurait-il fallu demander plus ? Certainement et ma recommandation serait de faire une demande d'acompte. Il y a très peu de Ligues qui demandent des acomptes. Mais à l'évidence il faudrait le faire."

Didier Quillot à l'Assemblée nationale

C'est un peu tard pour s'en rendre compte...