Un témoignage glaçant

Le procès de Benjamin Mendy se poursuit en Angleterre au Tribunal de Chester. Ce mercredi 17 août 2022 marquait le début des témoignages des victimes. Pour rappel, le joueur de football est accusé de huit viols, une tentative de viol ainsi qu'une agression sexuelle. Il avait pour complice Louis Saha Matturie également accusé de huit viols et quatre agressions sexuelles. La première victime, 29 ans au moments des faits, a témoigné ce 17 août contre l'ancien international français. Les faits remontent à octobre 2018.

La première victime de Benjamin Mendy a témoigné. (Icon Sport)
La première victime de Benjamin Mendy a témoigné. (Icon Sport)

Son témoignage, enregistré dans un commissariat en janvier dernier, a retenti dans tout le tribunal. Une audition longue d'une heure quarante. Grâce à ce dispositif, les victimes n'ont pas besoin de se rendre au tribunal, une façon de les protéger. La victime précise avoir rencontré Benjamin Mendy en 2017 lors de vacances à Barcelone. Elle échangeait beaucoup avec Diacko Fofana sans jamais réellement discuter avec le principal intéressé. Ce n'est qu'en octobre 2018 qu'elle retrouve les deux hommes avec d'autres amis, dans un restaurant, à Manchester. Le groupe participe à des jeux d'alcool avant de se rendre dans deux boîtes de nuit. Arrivés dans la seconde, alors qu'elle est accompagnée de Diacko Fofana, Benjamin Mendy serait venu la retrouver pour lui dire "Quand il ne regardera pas, je te kidnapperai." Une phrase détournée sur le ton de la plaisanterie, les jeux d'alcool pratiqués juste avant ont fait tourner les têtes. Elle n'y prête pas attention.

"Je ne vais rien te faire"

Le groupe d'amis a pris la direction du domicile du joueur. Elle précise qu'elle était ivre mais qu'elle était consciente de ce qu'il se passait. Après avoir passé la nuit chez Benjamin Mendy, la victime se dirige vers la douche où le joueur ne va pas attendre longtemps avant de la rejoindre. Alors qu'elle lui a demandé de sortir de la salle de bain, tout en essayant de cacher son corps avec une serviette, le joueur s'approche d'elle. "Il n'arrêtait pas de m'en empêcher", affirme-t-elle, il aurait ensuite retiré son caleçon avant qu'elle ne crie "arrête !". Le témoignage se poursuit, "il s'est assis sur le lit et m'a mise sur lui" ajoute la victime. "Tu as peur? Tu n'as pas à avoir peur. Je ne vais rien te faire" lui a lancé Benjamin Mendy alors qu'elle continuait de se débattre et lui demander d'arrêter.

"Il était avec une jolie fille la nuit d'avant, je ne sais pas ce qu'il lui est arrivé" poursuit la victime qui tente de comprendre ce qui a pu se passer. Elle précise ne pas avoir crier malgré la présence d'occupants dans la maison, elle se sentait totalement désemparée. Elle a par la suite tenté de commander un VTC, ce qu'elle n'a pas réussi à faire. Benjamin Mendy lui a mis son chauffeur à disposition afin qu'elle puisse se rendre à la gare la plus proche. Sans pouvoir expliquer comment cette situation a pris fin, elle ajoute : "J’ai essayé de prendre mes distances, mais il n’arrêtait pas de me suivre."

La défense de Mendy prend la parole

Eleanor Laws, l'une des avocates de Benjamin Mendy, a pris la parole durant cette audition. C'est la première fois que la défense du joueur s'exprime. Celle-ci affirme à la plaignante qu'elle flirtait avec Mendy, ce à quoi la victime répond négativement. L'avocate suggère également à la plaignante que celle-ci aurait pu partir du domicile du joueur quand elle le souhaitait. La principale intéressée a répété avoir été retenue par celui-ci et ne pas avoir eu de moyen de s'enfuir. Dans un des sms envoyé par la plaignante, il est écrit : "il me court après en me répétant 'ne pars pas'. Il veut me ba*ser." Un message à une amie. Lorsque l'avocate pourquoi elle a envoyé à ça, la victime répond : "Parce qu'il avait un regard de prédateur."

Me Eleanor Laws affirme que Benjamin Mendy n'a pas tenté d'aller plus loin après que la victime lui ait dit "non". "Je ne suis pas d’accord" a répondu la victime. Pour finir, le procureur Timothy Cray a demandé l'état dans lequel était Benjamin Mendy au moment des faits, ce à quoi elle répond : "Il était hors de contrôle. J’ai répété stop et non plusieurs fois sans être entendue." Les témoignages reprennent ce jeudi 18 août. L'une des 13 plaignantes a fait le choix de se confronter directement à Benjamin Mendy, elle sera entendue dans les prochaines heures.