Plus de peur que de mal pour Benjamin Pavard. Lors de la victoire de l'équipe de France contre l’Allemagne (1-0), mardi 15 juin, le latéral des Bleus avait été heurté violemment par Robin Gosens en deuxième période. Sonné, il était resté longtemps allongé au sol. Le staff médical des Bleus était alors intervenu rapidement pour vérifier l’état de santé du joueur. Le protocole commotion de la FIFA – très léger – a été appliqué, et Pavard avait été autorisé à reprendre la partie. Mais des doutes subsistaient sur son état au vu de la violence du choc. Néanmoins, la FIFA a assuré ce jeudi 17 juin que le latéral des Bleus n’a pas été victime d’une commotion cérébrale.
Pavard a été examiné par un spécialiste extérieure à la FFF
C'est le directeur de l'Euro en personne, Martin Kallen, qui l'a assuré. "Nous avons eu la confirmation, par l'équipe de France, que Pavard n'a pas eu de commotion" , a-t-il déclaré à plusieurs journalistes, relayés par l'AFP. Des propos qui viennent contredire la version de l’Equipe, qui a interrogé deux spécialistes des commotions cérébrales. Pour eux, Pavard a bien été victime de ce choc grave.
RMC Sport, de son côté, renforce la thèse de l'UEFA, en affirmant que Pavard a été épargné. Le média français cite une "source UEFA" , qui assure que Pavard a été examiné par un médecin extérieur à la FFF, le neurologue Jean-Francois Chermann. "Le docteur a fait passer tous les tests nécessaires au Français et a écarté toute commotion cérébrale" , indique RMC Sport. Quant au médecin des Bleus Franck Le Gall, il avait estimé que l’état de santé du joueur ne suscitait pas d’inquiétude particulière.
La FIFPro dubitative
Dans un tweet publié après la rencontre, la FIFPro, le syndicat mondial des joueurs, s’était interrogé sur le retour sur le terrain de Pavard. "La FIFPRO est en contact avec l’UEFA pour savoir pourquoi la Charte des commotions cérébrales n'a pas été appliquée et pourquoi, par la suite, Benjamin Pavard n’est pas sorti du terrain", a écrit l’instance. L’UEFA avait également demandé des "éclaircissements". Benjamin Pavard, qui semblait K.-O et qu’on a vu le nez en sang, avait témoigné de ses sensations après le match : "J'ai pris un sacré choc. J’étais K.-O pendant dix à quinze secondes. Après, c’est allé de mieux en mieux." A priori, pas d’inquiétude pour le latéral, donc, qui devrait tenir sa place contre la Hongrie (samedi 19 juin, 15h).
L'exemple Karius
La gestion de ce genre de cas dans le football pose toutefois question. En effet, les symptômes d’une commotion cérébrale peuvent surgir tardivement. En janvier 2020, l’Ifad, l'institution garante des lois du jeu, s'était prononcée à propos des commotions cérébrales. Elle avait annoncé des tests sur la possibilité d'effectuer des changements en cas de suspicions de commotions cérébrales, dès 2020. Les conséquences d’un tel choc à court terme sont souvent flagrantes. On se rappelle notamment du gardien de Liverpool, Loris Karius, heurté par Sergio Ramos lors de la finale de Ligue des champions 2018. Le portier allemand, qui avait révélé plus tard avoir souffert d'une commotion, avait concédé deux buts gags suite à ce choc.